Ce qui nous interpelle immédiatement, c’est le sentiment de tranquillité que nous ressentons en arrivant. Voilà presque 1mois que nous sommes ici, et ce sentiment n’a pas changé. Nous pouvons camper où bon nous semble, c’était déjà le cas depuis notre sortie d’Europe mais ce qui démarque l’Oman, c’est que le terrain s’y prête complètement ! Inutile de chercher une bonne place, toutes les places sont bonnes ! Même si tu es pris au dépourvu, tu t’éloignes un peu de la route et le tour est joué. Nous ne nous contentons pas de cela, et cherchons toujours la meilleure place. Autant faire bien les choses ! Pour vous donner une idée, la densité de population est d’environ 15 personnes au km2…Ce qui laisse de l’air libre! S’ajoute à cela un climat des plus agréable, chaud la journée, frais la nuit, et pas de moustiques. A nous les vacances, car c’est bien à ça que ça nous fait penser.
Dans ce pays se côtoient la montagne, la mer, le désert. La faune et la flore sont généreuses…dromadaires, tortues, dauphins, flamands roses, cachalots ! Oui! On a vu tout ça et avec le plus grand des hasards !!!
Notre passage frontière a encore été folklorique, nous découvrons qu’aux Émirats mon passeport n’a pas été enregistré à l’entrée, 1 heure d’attente pour résoudre le problème, et lorsque nous arrivons au contrôle émigration d’Oman, (là où on fait les visas), le système informatique plante. Nous y avons passé notre après midi! Pour la petite anecdote, nous venons de nous rendre compte qu’ils ont aussi oublié de faire mon visa ici, je suis donc clandestine! Je peux pourtant vous assurer qu’il a été payé!
Nous avons longé la côte au départ, puis nous sommes enfilés dans le pays, dans la plaine de la Batinah, pour découvrir nos premiers wadi aux alentours de Rustaq.
On se rend tout de suite compte que sans être équipé de 4×4 (ici tout le monde roule en 4×4), on ne va pas pouvoir aller partout! Mais on profite quand même pleinement de ce qui nous est donné de faire…
Campement au wadi bani awf, impossible d’y accéder sans 4×4, mais nous avons passé une après midi « scouts toujours » à préparer un feu de camp!
Et la wadi bani kharus:
Une petite merveille à mes yeux ! Il faut se garer au pied du wadi après avoir traversé une jolie route de montagne, et de là commence une balade en passant par les champs en terrasse du village, les jardins maraîchers soutenus par des murets et l’aqueduc d’Ain Karfas. Nous longerons l’aqueduc pour arriver à des piscines naturelles.
Juste un petit coucou à Joelle et Amandine, 2 suissesses en vacances rencontrées là bas!
Nous regagnons ensuite Mascate, capitale moderne, où nous campons sur une plage près d’un parc. Nous en profitons pour visiter la paisible et magnifique mosquée Sultan Qabus. Nous arrivons à l’ouverture et profitons du calme, mais quand nous partons, les touristes affluent! Beaucoup de bus de croisiéristes en étape ici. Nous avons été approché par des français qui, voyant notre plaque d’immatriculation, nous ont pris pour des super stars! Ils ont même voulu se prendre en photo avec nous à côté du camping-car! C’est là qu’on se dit qu’on a déjà fait un bout de chemin…
Nous sommes allés faire le marché du poisson, là bas le roi, c’est le thon! On n’en cuisine pas souvent et nous avons bien apprécié.
Les villes c’est pas notre truc alors nous reprenons la route par la côte.
Noël approche et nous souhaitons trouver un endroit sympathique pour passer le réveillon. Nos amis suisses rencontrés à Téhéran au parking Khomeini sont en Oman aussi et nous souhaitons passer les fêtes ensemble.
C’est au wadi Arbiyyin que nous trouvons notre place, calme et reposant, avec de l’eau, l’endroit parfait pour que les enfants jouent sans soucis et que nous puissions faire vaisselle, lessives et remplir le réservoir à notre guise. Je vous assure que c’est vraiment pratique d’avoir de l’eau à volonté à portée de main! Notre réservoir de 100l est bien mais à 4 ça part vite!
Nous restons plusieurs jours là bas, jusqu’à ce qu’Esther et Philippe nous rejoignent le 24 décembre!
Pablo est particulièrement excité par l’arrivée du père Noël ! Il faut dire que nous l’avons bien préparé! C’est un plaisir parce que c’est la première fois qu’il est à fond! Alors on joue le jeu! On dévisse la grille du lanterneau pour que le père Noël puisse passer, enlevons la table pour qu’il ait la place de déposer les cadeaux. Les petits ont leurs chaussettes accrochées avec une orange et un gâteau, et nous n’oublions pas le verre de lait pour que Papa Noël se désaltère! Nous faisons bien parce qu’après une douce soirée, et une nuit qui laisse un léger mal de tête 🍾, au réveil le camping-car est bondé de cadeaux!
Gaël a notamment eu un beau jeu de duplo, et Pablo, un vélo ! Il est fort ce père Noël !
La prochaine étape importante a été la plage aux tortues ! Près de la réserve de Ras al Jinz…
Après 2 nuits passées avec Esther et Philippe, nous sommes quelques peu fatigués! Mais Ju trouve tout de même le courage d’aller arpenter la plage de 21h à plus de minuit dans l’espoir de voir une tortue pondre sur la plage. Cette plage est réputée pour ça. Moi je suis trop fatiguée! Et j’ai déjà assisté à ce phénomène extraordinaire en Guyane. Il faut aussi quelqu’un qui reste avec les petits ! Pour le coup, ça me va bien. Ju revient régulièrement au camping car me tenir au courant…et il ne revient pas bredouille. Juste au moment où il se disait qu’il allait aller se coucher, une grosse masse sombre est apparue lorsque la mer s’est retiré…bingo!!!
La dame est monté sur plage, attention ça prend du temps! Elle a choisi son endroit puis a commencé à creuser le sable avec ses pattes… Ju l’a observé un moment, puis n’a pas voulu la déranger trop longtemps. Il faut savoir que si la tortue est perturbée, elle retourne avorter à la mer et les bébés tortue sont perdus.
Une trace de tortue au matin
C’est une veine! Ce n’est quand même pas courant de pouvoir assister à ça! D’autant plus que quand nous étions à l’île de Queshm en Iran, et qu’il était parti pêcher, il avait déjà nagé avec les tortues ! Et nous avait ramené du poisson 👍! On avait d’ailleurs grillé tout ça sur la plage avec nos amis Vincent et Lola, ainsi que Robert et Mélanie,les Allemands.
Revenons en à nos moutons…La côte orientale de l’Oman et ses plages de sable à perte de vue que nous longeons ensuite, roulant très peu la journée. Nous préférons nous reposer et profiter de la plage. Les vacances, je vous dis !
Lors d’un bivouac alors que nous mangeons un midi, nous distinguons au loin dans la mer une masse sombre qui sort de l’eau à intervalle espacé et régulier. Ce ne sont pas les dauphins, c’est plus gros ! Ju gonfle le kayak et part découvrir ce que c’est!
Au bout d’une demi heure sur l’eau, pfffchittttt, à 3 mètres du kayak! Ouahou! Un bateau de pêcheurs était à bonne distance, Il part se renseigner: Un CACHALOT! Retour sur plage, Pablo embarque sur le kayak, on y retourne! super moment partagé avec les pêcheurs!
Pablo est enjoué à côté du capitaine qui rallume le moteur pour éviter les vagues côtières qui arrivent. C’est aussi impressionnant qu’avec Yann dans son tracteur pour lui 😁!
Les pêcheurs nous ont offert pleins de poissons, que l’on a fait griller sur la plage, ils sont même venus nous offrir des boissons le soir et s’assurer que nous ne manquions de rien!
Nous nous engageons ensuite dans une traversée désertique de quelques centaines de kilomètres…Nous roulons 300 km en un jour, c’est rare que nous fassions ça! C’est magnifique mais avec Polo impossible de s’aventurer hors de la route. D’ailleurs les villages que nous traversons ne sont pas goudronnés!
Il n’est pas rare que nous finissions ensablés! Presque un jour sur 2! Sur cette portion de route en tout cas. Mais nous nous en sortons rapidement, il y a toujours un 4×4 pour nous tirer de là.
Je ne vais pas vous décrire notre trajet jusque dans la région du Dhofar (tout au sud), exclusivement par la côte, (ça risquerait de devenir ennuyeux pour vous tous ces palmiers!), ce sont plus de 1000 kms qui séparent les villes de Sour et Salalah! Il y a tout de même quelques temps fort à partager sur ce tronçon, le reste vous le découvrirez en photo.
Le premier au wadi suneik. Petite déception au premier abord puisque nous constatons à notre arrivée que le terrain n’est pas approprié pour Polo, et que nous nous ensablons une fois de plus ! C’est pas grave, on a la main maintenant ! Aidés de quelques indiens baraqués c’est un peu plus facile quand même ! On pose le campement un peu plus loin, c’est tout !
Le wadi se prête à une sortie en kayak familiale, nous avons vu sur notre carte qu’il est séparé de la mer par une bande de sable…Prêt pour l’expédition? C’est parti!
Il n’est pas très long ce wadi, niché au creux des montagnes, il n’y a pas trop de courant, le cadre idéal.
A son extrémité, nous posons les pieds sur une plage inaccessible par la route! Enclavée entre les rochers, le sable est blanc (comme la neige en France !), et la mer turquoise…On la traverse en long, en large et en travers…On y court, on s’y baigne et on se faufile dans les grottes, on grimpe sur les rochers, à 2 doigts de se faire pincer les pieds par les crabes…On s’y amuse l’après midi entière avant de pagayer dans l’autre sens, tout en prenant le temps de batifoler dans l’eau.
Pablo illuminera notre soirée en préparant un feu de camp. C’est d’abord un jeu, « Hé! Regardez, je ramasse du bois et je fais un feu! Gaël, tu viens m’aider?! »
Et pourquoi pas? Tala!!! Nous voilà tous les 4 autour d’une bonne braisée. Et un invité surprise se glisse parmi nous, George, de République Tchèque en vadrouille dans le coin.
Des moments simples, tous ensemble. Là, on se dit qu’on est bien.
Et le graal du voyage c’est quand même les dauphins, l’expérience inoubliable partagée avec eux.
Les côtes à l’approche de Salalah sont réputées pour être largement fréquentées par les dauphins. Ça tombe bien, c’est notre route. On s’arrête sur une plage… je vous le donne en 1000… sable fin, blanc et eau turquoise. Mais pourquoi le sort s’acharne t’il comme ça sur nous !? Piste ok pour Polo, allez on s’installe ! Objectif, nager avec les dauphins parce que c’est ça le petit secret de cet endroit. Les voir, c’est chouette! Mais nager avec eux, c’est autre chose !
Les enfants s’amusent avec les pelles, les seaux, les camions et nous, ce n’est pas eux qu’on fixe pour une fois, mais l’horizon !
Ça ne mettra pas longtemps avant que Julien ne pousse son premier cri de guerre ! « Ils sont là! » On est un peu comme des fous, on court sur la plage, nos bambins sous les bras, qui se demandent un peu ce que c’est que ce bazar.
Pablo voit bien les dauphins au loin, mais les crabes sont plus concrets pour lui, et il adore leur foncer dessus pour les faire fuir à toute berzingue.
N’empêche que pour avoir une chance de nager avec les mammifères, faut se mettre à l’eau ! A toi l’honneur, homme. Moi je verrai plus tard! La mer est pas mal agitée de ce côté. Les bretons, l’eau, ils maîtrisent !
Ce ne sera pas pour cette fois, on sent bien que les dauphins restent au large et gardent leur cap mais ils rôdent dans les parages tout l’après-midi. Pour finir, Julien se décide à aller voir de plus près avec le kayak. Il est 17h, la mer est calmée. Pablo embarque avec son papa, une affaire d’homme je vous dis. Gaël est dans le porte bébé, on admire les marins au loin! Les dauphins leur passent devant…zut alors! Et puis font soudainement demi-tour! S’approchent du kayak…et Ouahou! Un dauphin saute à côté de l’embarcation! Puis un autre de l’autre côté! Magnifique! De loin en tout cas! Alors de près…
ils restent un peu à tourner autour et poursuivent leur route. Pablo et Julien reviennent contents! Un peu rêveurs…oh je comprends! Même de loin ça m’a parlé. « Maman, le dauphin, il a sauté à côté du bateau! », avec sa petite bouche en cul de poule, j’aime.
Cette affaire n’en restera pas là ! Dès le lendemain en début d’après-midi, les copains reviennent! Leur attitude est complètement différente, comme s’ils se promenaient, où venaient chercher les garçons, tranquillement. « Eh, les gars! Vous venez jouer avec nous ? »
Réponse positive bien entendu, c’est ce que nous sommes venus chercher.
Julien va à l’eau. Oui bon il s’avère que j’ai les pétoches, ce n’était pas au programme. La magie opère, ils passent une première fois devant et se retournent soudainement pour foncer droit sur Ju! Impressionnant, mais la première chose qu’il ressent est que ces animaux sont très prévenant et d’une grande douceur. Ils s’arrêtent avant de l’approcher puis lui passent partout autour, dessous. Ils sont très nombreux malgré le peu d’ailerons qui sortent de l’eau. 4 en surface, et peut-être 10 sous l’eau !
J’aurai ma chance aussi un peu plus tard quand la mer se calme. Je me lance. On dirait qu’ils m’attendent, ils ne bougent pas, pas très loin du bord. J’ai le cœur qui tape fort dans la poitrine, je suis certaine qu’ils l’entendent de là où ils sont ! J’arrive à les approcher à une dizaine de mètres mais je n’irai pas plus loin. Ils restent à jouer, je peux les admirer. Je suis déjà très contente de ça. La mer s’agite à nouveau, je regagne la terre. Si nous avions pu aller ensemble nager avec Julien, j’aurais été plus rassurée. Pablo et Gaël ne vont pas se garder tout seul ! C’est ainsi et ce n’est pas grave.
Julien et les dauphins s’amuseront longtemps ensemble, peut-être 2 heures (entrecoupées). Un petit jeu s’installe entre eux, il suffit qu’il clapote des mains et ils arrivent.
Nous sommes restés 5 jours là bas, ces moments sont les plus intenses de cet échange.
Nous atteignons ensuite le Dhofar et la ville de Salalah, situé entre le Yémen, la mer d’Arabie. Nous approchons de la limite d’extension des visas, notre délai de 1 mois ici sera écoulé dans quelques jours. On se demande si nous prolongeons ou si nous sortons du pays. Au vu de la route que nous prévoyons encore de faire, et des délais à tenir pour respecter les dates d’entrée dans les pays à suivre, nous décidons de quitter l’Oman. Avec des regrets, puisque c’est un charmant pays où nous avons pu associer le mot vacances à celui de voyage. Une parenthèse reposante.
Je ne clôturerai pas ce chapitre sans parler des Omanais, avec qui le contact est très respectueux. Jamais envahissant, toujours de service (on nous a dépanné pas mal de fois !), et généreux avec les enfants. Les sucreries, ça continue ! Et pour la petite anecdote, ce sont quand même de bons flemmards ! Ils se plantent avec leur 4×4 devant les boutiques ou resto, klaxonnent, le commerçant arrive à la portière, ils passent commande et attendent qu’on leur ramène le tout! Facile, hein!
Par contre, pas de trace de femme, enfin très peu. Elles sont à la maison. Nous avons rencontré une fois deux filles, avec qui l’échange n’a pas été facile à cause de la barrière de la langue. A ce que j’ai compris elles ne faisaient pas grand chose et nous n’avions pas le droit de les prendre en photo parce que dans ce coin là, ça ne se fait pas. Julien parlait avec les hommes, et moi j’étais avec elles. Dommage !
Nous avons aussi eu nos premiers échanges avec les indiens, pakistanais ou népalais qui tiennent la plupart des petits commerces ici. Quand l’herbe est plus verte ailleurs !
Nous sommes actuellement sur la route intérieure de l’Oman, à traverser une plaine désertique de plus de 1200 kms avant d’atteindre la frontière. Une demi tempête de sable nous accompagne pour notre remontée, pouh!
Ce n’était pas prévu d’espacer encore autant les articles mais le réseau internet a encore fait des siennes.
J’en profite pour glisser la carte géographique qui retrace notre parcours ! Enfin! Pour la voir, cliquez ici: Chats roulent!
Nous vous souhaitons à tous une excellente année 2019! Que votre vie soit belle et en santé ! A bientôt!