1er juillet 2018 – 1er février 2020: ROADTRIP jusqu’au Népal

C’est ainsi que cette histoire s’achève. Par un jour de pluie, à sillonner les routes de France à bord de Polo.

Je crois que le ciel est aussi triste que nous que ce soit la fin, au vue de toutes les larmes qu’il verse et qui ne nous facilite pas la route.

On ouvre ce dernier chapitre par notre épopée maritime à bord du ferry qui relie Patras à Ancone en Italie. On quitte le port à 16h, à l’heure. C’est bien organisé, pas besoin de courir partout pour la paperasse. Vous sentez les stigmates du voyage? Ça ne fait aucun doute que les papiers à remplir et les passages frontières auront été notre pire cauchemar. Et c’est très bien comme ça, d’autres soucis auraient pu être plus grave ou plus gênant.

C’est l’hiver et le camping on board n’est plus autorisé sur le bateau. Nous bénéficions d’une cabine (gratuite, à ce titre). A bord on rencontre une famille française de Briançon, avec 2 enfants. Ce qui nous permettra de passer le temps, d’autant plus que nos marmots s’entendent à merveille. Pablo est ravi de trouver un copain français de son âge, et lui et Balthazar s’en donnent à cœur joie dans la salle de jeu. Heureusement que le bateau n’est pas plein à craquer, ça aurait pu en déranger certains!

Par magie, 24h plus tard nous sommes en Italie. Pas de passeport à présenter, Polo sort sans avoir besoin de montrer patte blanche, et surtout, nous non plus! C’est ça l’Europe.

Il pleut et il fait nettement plus frais.

Alors on roule. Et pas pour rien, car 4h plus tard, on arrive à Posina, charmant village italien en Vénétie (au nord). On est un peu excités parce que ce sont nos retrouvailles avec David et Sylvia. On a fait pas mal de route ensemble, que ce soit au Népal, en Inde, où au Pakistan on se suivaient régulièrement. Et ce sont bien les pays les plus « durs » que nous ayons traversés. J’évince le Népal de ce trio, mais vous savez ce qu’on a pensé de l’Inde: surpeuplé, manque d’intimité, sale… Et le Pakistan nous a plu mais il faut le reconnaître, c’est la dawa là-bas! Et on a eu des chaleurs terribles! On n’oubliera jamais ces 54 degrés ressentis. Être ensemble à ce moment là était vraiment salvateur. Partager aide à supporter les difficultés. Ils sont rentrés depuis un mois, on savait qu’on se reverrait, c’était logique.

On joue de malchance avec le temps. Entre le froid et la pluie, on accuse le coup de ce changement de climat. Mais David et Sylvia font tout pour qu’on se sente bien. L’accueil et la cuisine de la famille de David là où Polo a trouvé refuge, sont extras. Est ce que ça vaut la peine que je torture votre estomac en vous ventant la qualité des pizzas et pastas que nous avons pu ingurgiter?

Sylvia nous offre bonnets, écharpes et chaussettes, nous sommes parés pour affronter les grands froids.

David et Julien bossent sur le camping-car dont le cardant est défaillant et dont on soupçonne la mort imminente. A Elias beach on ne passait pas inaperçu, PAM PAM PAM PAM! On faisait un ramdam d’enfer à chaque fois qu’on prenait la route, certains doutaient même de la garantie d’un retour jusque chez nous. C’est vraiment douter de Polo qui nous a pourtant prouvé sa vaillance à toutes épreuves, lui qui n’est pas conçu pour affronter toute cette route. Un camping car vieux de 30 ans qui va au Népal, c’est un peu fou non?

Quelques jours plus tard, on quitte nos amis, non sans se promettre qu’on se reverra, pour en retrouver d’autres.

On traverse l’Autriche, ses cols montagneux enneigés et ses paysages charmants (On a trouvé l’Autriche magnifique et l’avons inscrit sur la to-do list!) et arrivons dans le bade wurtemberg près de Stuttgart chez Robert et Mélanie.

Là aussi, que de souvenirs! La rencontre en Iran, la traversée en ferry jusqu’au Émirats, surtout le combat pour acheter les billets et faire les papiers! Puis tout ce temps ensemble à Abu Dhabi ou Dubai, à s’occuper de nos marmots ou cuisiner de la bonne bouffe, car Mélanie est maîtresse en la matière. Elle était enceinte quand on s’est rencontré, maintenant Gustave est né. Le temps passe, la vie s’écoule paisiblement.

Nous sommes reçu comme des rois, c’était sûr. Pablo et Gaël retrouvent Bruno, qui a 2 ans maintenant. Balades au marché de Noël, à la ferme ou au parc, le week-end sera bien trop court. Et puis 4 petits bambins réunis, ça vous retourne une maison, et la tête aussi!

C’est fou toutes ces rencontres qu’on a pu faire tout au long de la route. Que ce soit Julien ou moi, je crois que le constat est le même. On n’a jamais croisé autant de voyageurs de notre vie! On a fait nos premières « vraies » rencontres en Iran, avec Esther et Philippe et Vincent et Lola, et bien d’autres ont suivies. C’est primordiale de trouver des copains le long de la route, pour échanger à tous niveaux, et pour sortir du huit clos familial.

Et les locaux! Leur accueil, leur générosité et leur hospitalité. On nous a ouvert la porte et les bras tout le long du voyage, que ce soit pour nous donner un simple renseignement ou un repas à partager. Avec eux, grâce à eux, le voyage a pris tout son sens, et ça, on a beaucoup aimé, merci.

Le développement d’Internet aide à rester en contact, c’est chouette. Il y a 10 ans, c’était pas comme ça! Internet facilite aussi le trajet par la route, il y a toutes sortes de GPS utilisable avec ou hors connexion, et d’applications comme IOVERLANDER ou PARK4NIGHT qui t’aident à trouver des bons plans pour passer la nuit.

Le calendrier tourne, nous sommes mi décembre et la France nous tend les bras.

Pablo attend ce jour avec impatience! Être avec des français, parler français, il en meurt d’envie. Alors quand on l’informe qu’on a passé la frontière, il tient à en être sûr. « C’est des maisons françaises? Oui chéri. Et le chien, là, sur le trottoir, il est français? Oui, bien sûr. Et la boulangère, elle va parler français? Assurément!! »

C’est une maman et un papa émus que nous retrouvons à Maîche, capitale 😉 du Doubs! Nous sommes très heureux nous aussi de retrouver la famille. Chez papy et Mamy, il y a un peu de neige, tonton Thib, Tata Anne-Cha et cousin Maél avec qui c’est chouette de jouer! On a même l’occasion de passer une soirée avec mon oncle, ma tante et mes cousins, quel plaisir!

Il faudra attendre Noël pour que nous soyons enfin tous réunis, c’est à dire que ma frangine, tonton Sam et les cousins Ilan et Eliot nous rejoignent.

Nous traversons ensuite la France jusqu’à Saint-Nazaire pour retrouver tonton Pierre et tata Marie. Que de changements! Emilio est venu agrandir la famille de tonton Pierre et tata Estelle, et Tata Marie et tonton Basset ont un petit habitant sous le nombril. 18 mois plus tard, les choses ont joliment changées!

Le final des retrouvailles est à Landerneau, chez Nanou et Gago, avec beaucoup d’émotions et de joie là aussi. Chez Nanou, il y a la mer, les fruits de mer et l’anniversaire de Pablo!

Il fait humide mais moins froid que dans le haut Doubs. Polo va subir un nettoyage d’enfer et remise en état qui prendra presque tout le mois à coup de par-ci, par-là.

Rentrer en hiver, quelle folie! La transition est bien trop rude au niveau vie et climat! On est enfermé la major partie du temps, il fait froid, le temps est gris, tristounet…

Voilà, le « tsunami » (😉) chats-perchés est passé faire un coucou partout.

Une condensé de ce que nous en avons pensé? Il n’y a pas de pays que nous avons préféré, mais des pays dans lesquels il était plus facile de voyager pour diverses raisons et où nous nous sommes sentis comme en vacances. On citera l’Oman, le Népal, le Pakistan était une belle découverte également.

Ce qui nous retenons aussi c’est:

1- L’avenir écologique de la planète. Triste constat, mais une fois la frontière Iran/Pakistan traversée, le non traitement des déchets, les poubelles déversées dans les champs ou les rivières, la surproduction, la consommation de plastique mais surtout le manque d’éducation sur l’environnement pèsent lourds dans la balance. Et les petits efforts que nous faisons en Europe semblent vains.

2- La condition des femmes dans une grande partie des pays que nous avons traversés. Au delà de la Turquie, et dans chaque pays, j’ai dû adapter mon comportement et ma tenue vestimentaire (parfois un peu, parfois beaucoup!). Ici, tu couvres ta tête et tes fesses, tu ne chantes pas, tu ne montes pas seule dans une rame de métro mixte, là tu ne serreras pas la main aux hommes, tu ne feras pas de commerce avec eux ou tu ne mangeras pas à leur table. Parfois même tu ne rencontreras presque pas d’autres femmes ou tu n’auras pas de contacts avec elles.                                                                    Moi, je n’ai pas ces habitudes là et pour ça je suis heureuse de venir d’où je viens.

Ce matin, Julien a pris les commandes pour l’ultime trajet de ce roadtrip. Aujourd’hui, 19 mois (exactement) et 50 000 km plus tard, nous rentrons à la maison.

Polo et Ju ont formé une belle équipe, et Pablo, Gaël et moi ne pouvons que remercier super papa de nous avoir emmené aussi loin, en toute sécurité, et d’avoir géré aussi bien la mécanique! Merci aussi de t’être collé au jeu de la paperasse Ju, pendant que je me concentrais plus sur l’intendance. Chacun a trouvé sa place ou ses marques avec le temps.

Il reste en nous encore un peu de magie de ce voyage en famille, et déjà beaucoup de nostalgie. Un peu de fierté aussi? On en rêvait, on l’a fait.

J’ai commencé cet article sous la pluie. Reste à présent quelques nuages et une éclaircie proche, comme pour nous dire, où nous prédire que d’autres jolis projets sont à venir!

Merci à tous les lecteurs, qui ont suivi nos aventures, et pour votre présence, qui de près ou de loin nous a aidé dans notre voyage.

Reste plus qu’à nous dire:

A bientôt pour une nouvelle partie de chats perchés?

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La Grèce, en prenant le temps…

Flash back sur la traversée aller de l’Europe plus d’un an en arrière. C’était en plein mois de juillet et août, on s’était pris des prunes pour avoir fait du bivouac sauvage, et avions été obligé d’aller aux campings pour éviter d’autres amendes. Et je ne parle pas des prix à cette saison…

La fréquentation touristique et l’addition salée de ce passage en Europe nous avait contraint à choisir la voie du nord de la Grèce, laissant de côté le reste du pays.

Pas question cette fois de passer à côté. Nous sommes en novembre: ici c’est soleil, chaleur (encore) et (presque) pas de touristes. c’est parfait pour partir à la rencontre de ce pays.

C’est dans une atmosphère étrange qu’on approche de la frontière turque. C’est la fin d’après-midi, il fait beau, il fait chaud… mais, soyons franc, on y va à reculons. Celle ci a un goût amer! Elle marque, comme je vous l’ai expliqué dans le dernier article, notre retour en Europe. Terminus! Tout le monde descend! Non, pas encore, en réalité le train arrive seulement en gare, il ne s’est pas encore arrêté.

Par contre, il faut l’avouer, cette frontière, c’est le rêve! Plus de carnet de passage, plus besoin de mettre un pied dehors. Comme au drive, tu restes dans ta voiture, et tu enchaînes les guichets. En 15 minutes, peut-être moins, c’est fait. Ca ne laisse pas le temps de réfléchir!

On roule vitres grandes ouvertes, il fait une chaleur incroyable en cette fin de journée. On a un peu l’air tout bête en traversant la première ville, Alexandroupoli. Tout est bien rangé, il y a des terrasses de café partout, bondées de jeunes. Ce n’est pas ce qu’ils boivent qui attire notre attention, mais la vaisselle! De beaux verres à pied, des verres à bière… Du mobilier « art moderne », pas de doute, on est chez nous! Fini les verres à thé et les chichas.

Ce n’est pas au bar qu’on s’arrête, mais à la plage, qui nous a tant manqué depuis… depuis quand déjà? Les Emirats Arabes Unis, ça remonte au mois de février ou mars. Cette plage on la connaît puisqu’on s’y est arrêtée au passage aller. On y rencontre des voyageurs étonnants, un couple allemand, musiciens, avec un van et une remorque, et dans la remorque! Un piano à queue! Leur objectif c’est de ne pas s’arrêter…voyager, toujours. Quand ils nous disent qu’ils vont traverser le Pakistan et l’Inde, on ne dit rien, mais le lendemain on se fait la réflexion. Un piano à queue sur ces routes, franchement bonne chance à vous!

Tout ça pour dire qu’écouter un pianiste et une saxophoniste jouer de la musique sur une plage à la tombée de la nuit, ça en jette.

Le lendemain, chacun vaque à ses occupations, quand Julien se met à crier de douleur. Ça faisait longtemps! Le papillon dans l’oreille, les dents qui lâchent… manquait la piqûre d’abeille avec réaction allergique. Le soir, son pied se met à gonfler, au point presque de l’empêcher de marcher. Hôpital le lendemain! Ça finit par s’arranger au bout de quelques jours.

Polo longe la mer. Il fait beau, plus chaud qu’en Turquie. Pablo et Gaël s’éclatent dans les vagues et le sable, papa et maman font des barbecues, ça roule.

Arrive tranquillement le temps des retrouvailles avec les copains. Encore? Qui? Dany, Andy, Jula et Fiede leurs enfants. On s’est rencontrés sur la plage de Dubai et avions passé beaucoup de temps ensemble. Pablo et Jula sont de grands copains. Ils sont rentrés en Allemagne quelques mois, ont changés de camion et repartent sur les routes.

Le rendez-vous est donné sur une petite plage avant Thessalonique. Quand on arrive la bas, d’autres amis à eux les attendent, allemands eux aussi. C’est André, Angie et leur petite fille Romie. Ce lieu, caché pourtant de la route devient alors une halte inattendue pour voyageurs, puisqu’un camion autrichien et une autre famille allemande s’installent aussi.

Le soleil laisse place à la pluie, mais rien n’empêche les enfants de jouer ensemble, à l’intérieur des camions ou dans la boue. Les flaques, y’a que ça de vrai! Bonjour la lessive…Tant qu’ils s’amusent, on est content.

Et sur cette plage, nous retrouverons d’autres amis, les dauphins! Pablo et Julien iront à nouveau à leur rencontre en kayak pour un belle échange!

Une semaine plus tard, le convoi change de plage. Le soleil est de retour, il fait chaud, la mer est transparente. Ju plonge, et le snorking est de mise avec les jolis poissons de toutes les couleurs.

Markus et Siegried, les Autrichiens que nous apprécions beaucoup reprennent la route et nous les suivront de peu. Notre temps est « compté » puisque le retour se profile, et nous voulons faire le Péloponnèse.

On dit salut aux copains et filons sur Thessalonique. Nous avons des problèmes avec la batterie cellule qui semble morte. Un garage de camping car offre des places de parking pour la nuit, l’occasion de regarder ça de plus près. On investit finalement dans une batterie neuve. Ça ne servira à rien, une semaine plus tard c’est à nouveau le même bazar.

Next stop: Athènes. Ce n’était pas vraiment au programme parce qu’avec les enfants, les villes ce n’est pas l’idéal. Mais ce qu’on y a fait est plutôt inattendu et nous a plu. Pas de visite de l’acropole, non, mais on assiste à un spectacle de marionnettes donné par une famille espagnole en vadrouille elle aussi. On se rencontre parce qu’on est garé au même endroit, un parking où on peut rester dormir. Les enfants n’ont pas assisté à un spectacle depuis notre départ, pour Gaël c’est même le premier. Ça se joue dans le seul théâtre de marionnettes de la ville, tout en musique et la famille au complet, enfants y compris, jouent. C’est génial, on sort tous avec la banane et allons boire un verre avec nos copains espagnols. On décide de se revoir quelques jours plus tard, hors d’Athènes.

On reste un week-end seulement, et partageons le temps entre balade au port, petit marché et resto…

Petit retour sur le parking, parce qu’on y a fait notre plus belle rencontre grecque avec la propriétaire, Marie. Elle parle français, et fait tout pour donner un coup de main aux voyageurs de passage. C’est grâce aux enfants qu’une relation se crée, puisqu’ils donnent un coup de main à Marie qui entretient son parking à la perfection. Il est d’une propreté impeccable, il y a même des pots de fleurs un peu partout. Pablo et Gaël « l’aident » à ramasser les feuilles mortes, et on finira ensemble par mettre un coup de peinture fraîche sur les délimitations des places. L’occasion de passer du temps ensemble, et de bavarder de la vie, de nos vies, et de la Grèce et ses difficultés économiques. On aurait bien passé plus de temps avec Marie, mais nous devons repartir, le souvenir de ce bel échange en tête.

Et en route pour le Péloponnèse! On en a entendu tellement de bien qu’on est tout excité à l’idée d’y être enfin. Nous l’abordons par la côte est, après avoir traversé la ville de Corinthe. On peine à trouver un endroit pour dormir, les routes sont petites et les plages (pas vraiment possible de dormir ailleurs) pas super accessibles. Mais c’est vrai que c’est joli, et il y fait plus chaud que dans le nord du pays. On repère une petite crique, vraiment petite, mais elle fera l’affaire pour passer une soirée avec Celia, Josevi, Blay et Mél, les espagnols rencontrés à Athènes. Ju plonge, mais il n’y a pas de poisson. Ce soir là, ce sera tortilla et barbecue au bord d’un feu sur la plage, au son de la guitare.

Et le lendemain Paëlla, carrément, toujours sur la plage. C’était cooool (et bon!).

On se balade tranquillement le long de la côte, faisant le tour en s’arrêtant ça et là. Le temps est bon, malgré les averses occasionnelles. La nature est remplie d’oliviers, ce sont des plages de galets et l’eau est transparente. On se baigne tout les jours, en plein mois de novembre, ça nous paraît fou, alors on en profite. C’est la partie la plus au sud, de Leonidion à Kalamata (en gros) qui nous plait le plus. A cette période, on peut camper gratuitement partout, en bord de plage. Pas mal hein?!

Sur cette dernière photo, nous sommes entrain de nous baigner dans les sources chaudes sulfureuses de Thermopylès. Une eau à plus de 35 degrés, qui sent le souffre à plein nez! On ne restera donc que 10 minutes par précaution pour les enfants. Les locaux présents veillent aussi à ce que nous ne restions pas trop longtemps.

À côté des termes, il y a un camp de réfugiés et les enfants (du camp) veulent jouer avec Pablo et Gaël. Ça aurait été avec plaisir, mais l’invasion de moustiques à cet endroit nous oblige à fuir et trouver un autre bivouac pour la nuit.

Puis vient le temps de la dernière halte, un peu étrange mais pas déplaisante.

Elias beach est sur la côte ouest. C’est une sorte d’immense terrain vierge qui jouxte la plage sur au moins un kilomètre, peut-être plus. Quand nous arrivons là bas pour faire un coucou à Dany et Andy, on est surpris par la quantité de camions « voyageurs » que nous y trouvons, installés ça et là. Ils sont eux même au milieu d’un groupe, presque tous sont allemands. Il y a aussi André, Angie et Romie, c’est chouette.

On dirait une petite communauté, certaines familles ayant l’air d’avoir un mode de vie qui s’y apparente. Ce lieu lui même ressemble à un ancien « squatte ». Des douches ont été aménagées, ainsi qu’un point d’eau pour recharger les réservoirs ou autres, il y a des décorations en bambou dans les arbres, des sièges en palettes à disposition un peu partout. A certains endroits, de grandes mosaïques en galets sur le sol, donnent accès à la plage. Ça donne un sacré charme à l’endroit. C’est joli, et propre. Une bonne partie du boulot est signé « les amis de la nature et de la forêt », si mes souvenirs sont bons. Bon nombre de gens ici sont vegan, végétarien, et cuisinent des gâteaux sans sucre ni gluten. Nous restons viandards et bien dans nos baskets!

Une ribambelle d’enfants jouent ensemble, tous plus blonds les uns que les autres. Le jour de notre arrivée, il y a une soirée cinéma rien que pour eux, avec à l’affiche « fifi brin d’acier » ou plutôt « pippi langstrump » puisqu’il est diffusé en allemand (ce qui ne dérange absolument pas Pablo et Gaël).

On ne voulait pas s’attarder ici, mais nous y resterons finalement jusqu’à notre départ. Pablo et Jula sont plus complices que jamais, il y a pleins d’enfants et de jeux pour s’amuser, on a tout ce qu’il nous faut sur place.

Je vous fais un tableau fort sympathique de ce lieu, mais n’allez pas croire que tout s’y déroule comme au paradis! La proximité entre les camions, le climat qui amène tout le monde à être toujours dehors, donc en contact constant amène aussi son lot de désaccords. Le contraire serait une utopie.

Nous y rencontrons aussi d’autres français en vadrouille, avec qui nous avons l’occasion d’échanger. Il y a Charline et Gaspar, sur le départ d’un road trip pour la Mongolie (ça va les copains?), Delphine et Julien et l’adorable Oscar qui testent la vie de baroudeurs avant de sauter le pas, et cette famille qui vient de passer quelques mois sur les routes d’Europe avec qui nous échangeons beaucoup! Marie Julie, Yunaï et leurs enfants sont sur le retour eux aussi. Nous parlons beaucoup de notre voyage avec eux (égoïstes que nous sommes 😉), mais nous les sentons décidés à repartir vers de nouvelles destinations, alors si notre expérience peut être utile! Bises à vous au passage!

Nous faisons une halte à Olympie en repartant. Olympie, c’est quoi!? C’était un sanctuaire, habité par le personnel des temples et les prêtres du culte. Le sanctuaire était dédié à Zeus, sous l’égide duquel se tenait des jeux tous les 4 ans.

Le site d’Olympie a accueilli les jeux depuis l’antiquité. Lors de nos jeux olympiques, la flamme y est encore allumé quelques mois avant la cérémonie d’ouverture des jeux. Je ne vais pas trop entrer dans les détails, mais la visite du musée puis du site (détruit par un tremblement de terre) a fortement intéressé Pablo.

C’est ainsi que nous achevons notre périple de 1 mois et demi en Grèce. Nous prenons un ferry à Patras, pour Ancona en Italie. Bye bye soleil, plage, chaleur, bye bye vie de bohème. C’est la fin du bal.

Car depuis l’Italie, nous rentrerons rapidement en France, même si notre chemin sera ponctué de retrouvailles, encore…

La suite au prochain épisode? Oui, le blog n’est pas encore fini!

Reste à vous souhaiter une bonne excellente année 2020!

À bientôt!

La Turquie: acte 2, les copains d’avant

22h, nous sortons d’Iran, et après une bonne fouille entrons en Turquie. Ça aurait pu être simple mais, nous y avons pensé trop tard, notre carte verte n’est plus à jour. Normal après plus d’un an de voyage. Et voilà, on n’entre pas en Turquie sans papiers en règle. Vous pouvez vous garer là pour la nuit m’sieur dame, on résoudra le problème demain.

On est franchement fatigués d’avoir roulé autant ces derniers jours, on ne rechigne pas. Une bonne soupe et au lit!

Il nous suffira d’appeler notre agence d’assurance le lendemain matin, qui nous envoie la carte verte à jour par mail, de montrer tout ça aux officiels et roule ma poule. Roule ma poule, ce ne sera en fait qu’après une ultime fouille pas piquée des vers. Les douaniers veulent même dévisser le panneau solaire sur le toit avant d’abandonner finalement l’idée. Rien à déclarer!

Nous quittons ENFIN la frontière de Sero à midi et entamons la traversée du Kurdistan turc et ses nombreux check point militarisés. La Turquie ne tardera pas à lancer une offensive contre les forces kurdes du nord est de la Syrie. No comments.

On fait un premier stop au lac de Van, le plus grand lac du pays. Nous ne sommes toujours pas reposés de ces jours de route non stop pour sortir d’Iran « à l’heure », et cet endroit s’y prête à merveille.

Ça fait quoi d’être en Turquie? Bizarre. On a apprécié ce pays à l’aller, qui marquait le début de l’aventure. Il représente maintenant la dernière étape avant l’Europe. Europe = fin du voyage, du moins du dépaysement pour nous.

Alors on est déboussolés, et dans notre tête sonne toujours la même rengaine: RETOUR, RETOUR, RETOUR. Difficile de profiter dans cet état d’esprit. Bien sûr nous sommes heureux de retrouver nos proches, nos amis, mais la nostalgie de nos aventures est déjà là. On aime cette liberté, on la chérie, et on n’a pas envie de se séparer d’elle. C’est pourtant ainsi, et dans un voyage, le retour est tout aussi important que le départ et le voyage lui même. En gros, il fait veiller à ne pas rater son atterrissage, et comprenez que pour l’instant notre descente comporte des turbulences.

Comme toujours, on se motive, ici on va se faire plaisir! Il n’y a plus de voile (j’ai moins subi cet aspect là cette fois ci), on s’habille comme on veut (ouais mais le temps est trop frais pour les débardeurs), il y a la mer (trop froide pour se baigner), du vin et de la bière en vente libre (mais ni Mohamed et Leyla ou Soroush et Salim pour partager), des shawarmas (les enfants n’en mangent pas), des régions magnifiques (on a déjà vu),et des copains à voir alors faut se remettre en selle. Mais oui bien sûr, j’exagère.

L’anniversaire de Gaël est tout proche! 2 ans déjà, et plus de la moitié de sa vie sur la route.

C’est ce qu’on appelle un BTT: bébé tout terrain. Ce petit homme là est bien en forme, et aura bien vécu le voyage. On s’était tout de même posé des questions vu son âge au moment du départ (9 mois). Tout est possible. A 2 ans, il est propre le jour et la nuit, et parle comme un grand. Bon, au sujet de la propreté, on ne lui en demandait pas tant! Il nous réveille 2 fois par nuit pour les pipi, un peu fatiguant car il faut ajouter un levé de plus pour Pablo. Pas d’indépendance quand on dort dans la capucine avec un filet de protection. Mais vaut mieux ça maintenant que quand on bosse, non?

Le farniente au lac est de courte durée, notre objectif suivant se trouve à TOKAT. Et croyez le ou non, mais nous sommes presque un an jour pour jour (à un jour près) au même endroit, chez nos amis Arif et Kubra. Nous les avions rencontrés sur le bateau qui nous ramenait de Chypre et avions passé un week-end ensemble.

Un an plus tard, on prend les mêmes et on recommence! Sans Berna malheureusement, qui s’est mariée et habite désormais à Ankara. Le même accueil débordant, la même gentillesse, les bons petits plats de Kubra, et Berfu, Bertug et Élif qui complètent le tableau d’une famille attachante. C’est quand même chouette internet, ça nous a permis de rester en contact tout ce temps. Et le plus drôle, c’est qu’on ne parle pas turc, et eux ne parlent pas anglais. Mais on arrive à communiquer et à se raconter nos péripéties perspectives durant l’année qui s’est écoulé. Et puis ils ont suivi le blog, c’est extra ça!

C’est moins rigolo quand vient l’heure de se dire au revoir le lendemain. On ne peut plus dire « On passera vous voir sur la route du retour. » Les boules. Je range mon mouchoir, et crotte, on va se revoir, un point c’est tout.

Allez, pour la suite on a choisi une destination qui nous avait conquise: la cappadoce. On adore. Et on ne savait pas en y arrivant qu’on allait y passer d’aussi bons moments, le hasard faisant bien les choses.

On s’installe au camping habituel, (y’a une machine à laver! Et une piscine! Vous remarquerez que je place la machine en premier). Et là, on apprend que nos copains belges Maelys et Antoine (rencontrés au garage) arrivent le lendemain! Youpi! Des copains! Ça s’annonce bien!

Farniente, bonne bouffe, piscine et balades dans les vallées roses et rouges, c’est cool.

C’est l’apothéose quand David l’espagnol rencontré au sud de l’Iran, nous rejoint. On se suivait de peu, on le savait, et il est pressé de rentrer alors il avale les kilomètres.

On ajoute à la bonne bouffe et l’apéro un brin de mécanique et voilà, vous avez le tableau. Nous on est content, ça nous remet dans le bain.

Après le départ d’Antoine et Maelys, sur le retour eux aussi, nous restons avec David et reprenons le bivouac sauvage.

Au petit matin (5h), le bruit des montgolfières qui se gonflent nous réveille. Ça fait un sacré raffut! Et quand je mets le pied dehors, appareil photo à la main, je constate que nous sommes carrément encerclés par les montgolfières. C’est un sacré spectacle…joli joli…

Comme on va dans la même direction, nous poursuivons la route avec notre ami David, et faisons halte à Konya. Une journée marrante, où Ju et Pablo deviennent passagers de David, et moi maîtresse de Polo, 2 auto stoppeurs Polonais à mes côtés, qui font rire Gaël à gorge déployée.

C’est un peu la période des imprévus réussis. Tour à tour arrivent, dans ce parking IOverlander, un tas de campeurs à roulettes: allemands, hollandais, français (2 familles) et sud africains, carrément. Tout ce petit monde ou presque à un point commun, l’apéro et le barbecue. Alors plutôt que faire bande à part, on se réunit et on rit, en se racontant un peu chacun nos histoires. Les enfants s’amusent ensemble, tous les ingrédients sont réunis pour faire une bonne sauce.

Le lendemain, on se fera (pas nous directement) enguirlander à cause des bouteilles de vins dans les poubelles, faudrait être un peu moins gourmand monsieur.

La plupart continue leur route, nous choisissons de nous reposer encore un jour en compagnie de David. La famille française reste elle aussi.

On la nomme la Jamel Family. Ils viennent de Marseille, quittent définitivement la France avec leurs 3 enfants pour s’installer en Malaisie, si mes souvenirs sont bons. Ils sont drôles et ont de la ressource, chaque endroit traversé est un potentiel plan pour faire un business, ça fuse dans leur tête. Nos enfants s’amusent bien ensemble, Pablo est aux anges quand il rencontre des copains français.

Nos routes se séparent ici avec David, qui pique droit sur l’Espagne, tandis que nous partons à Pamukkale. C’est dommage, c’est sympa de voyager avec David.

Pamukkale, c’est un peu la déception. J’ai tanné Ju pour y aller, parce que j’avais vu un poster il y a 20 ans dans mon kebab favori de l’époque. En gros, ce sont des sources thermales qui coulent dans des terrasses de travertin (type de roche) blanc, à flanc d’une colline. Sur mon poster, ces terrasses d’un blanc étincelant étaient remplies d’eau. Mais voilà, il y a quelques années, les hôtels ont poussés tout autour, détournant l’eau provenant de la source. Résultat, y’a plus d’eau! Aujourd’hui les hôtels ont été détruits, et le site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, mais il est trop tard.

On choisi d’y accéder par le haut de la colline, en faisant une balade dans les tombeaux de Hierapolis avant d’arriver au site bondé par les touristes amassés dans les vasques, remplies oui, mais de manière artificielle. Les enfants meurent d’envie d’aller patauger alors on joue le jeu.

Oui oui, c’est beau tout de même.

On se tâte à longer la mer Egée mais les grandes villes ne nous tentent pas trop et on craint un tourisme de masse. On préfère filer sur Istanbul. Les grandes villes ne nous tentent pas 😂? Celle là est une exception, on y a nos repères, et surtout un autre rendez-vous. Une surprise pour Pablo… retrouver son ami Éric, avec lequel il jouait sur la plage de Dubai. Nous avions fait la connaissance de Wolfgang et Sandra, autrichiens, l’hiver dernier, lors de notre deuxième passage aux émirats. C’est un peu la fin de l’aventure pour tous les voyageurs que nous retrouvons, eux aussi rentrent à la maison après être allez en Mongolie. Pablo est vraiment content de retrouver son copain. Tout d’un coup il oublie son envie de parler français!

Nous restons quelques jours ensemble à Istanbul, en mode parking cette fois. L’occasion de flâner encore au bazar, dans les rues animées bordées d’échoppes traditionnelles, tout en humant les odeurs d’encens, de charbon à chicha, ou…de kebabs. Un tapis mon ami? Une narguilé? Quel est ton prix! On essaye de faire le plein de cette ambiance colorée et vivante que nous quitterons prochainement.

Car Istanbul, c’est aussi ce grand pont qui relie l’Asie et l’Europe par le détroit de Bosphore, symbole pour nous du retour « par chez nous! ». Vous la sentez la nostalgie?

Bye bye Asie et bonjour Europe.

Voilà, c’est fait, on a passé le cap. Nous sommes en Grèce.

Et vivant 🙃.

Faut dire, plages, soleil, ça aide! On peut encore faire les malins, j’en profite!

Bises à tous!

L’Iran acte 3; comme on ne l’avait pas imaginé!

Le dernier article a fini en queue de poisson, et je pense que maintenant vous savez à peu près tous ce qui nous est arrivé. Ca vaut tout de même la peine de le raconter. Accrochez vous, on en a vu des vertes et des pas mûres…

Nous voilà dans la dernière partie de la traversée du Baloutchistan Pakistanais, il reste  300 kilomètres à parcourir entre Dalbandin à la frontière Iranienne. La veille, on a roulé jusqu’à une heure du matin, et arrivé à l’hôtel on nous a annoncé qu’on reprennait la route à 4H du matin. Pourquoi? Parce que 16 motards pakistanais font ce tronçon de route eux aussi. Et on les connait ces motards, c’est le moto club de LAHORE, dirigé par Mukaram chez qui nous avons séjourné lorsqu’il faisait si chaud et que Gaël a été malade à cause de la chaleur. Nous n’avons pas d’autres choix que de partir au même moment qu’eux. Leur passage est très médiatique, les escortes sont réquisitionnées en partie pour eux, alors si on rate le coche on se retrouvera en stand by à un check point en attendant que quelqu’un soit disponible pour nous. Nous ne devons pas perdre de temps au risque de ne pas pouvoir passer la frontière aujourd’hui, l’idée de dormir là bas ne nous enchante pas, c’est un lieu de magouille, et un des points noirs au niveau sécurité.

Le jour n’est pas encore levé lorsqu’on prend la route, c’est presque agréable et beau, ce silence, ce coté sauvage et désertique de cette partie du pays. On sait qu’on en a fini avec cette partie du voyage un peu périlleuse, sous escorte, là où on ne sent pas le danger mais où il semble exister. Puis le vent se lève, timide au début, puis plus pressant pour enfin devenir une tempête de sable…

… comme on en n’avait jamais vu encore. Ça rentre de tous les côtés dans Polo, on en a sur nous jusque dans la bouche, tu sais, comme quand tu essayes de manger un truc à la plage et que ça craque sous la dent.

On a bien du mal d’avancer et on sent que le camping-car perd en vitesse. On se dit que c’est dû à la force du vent qui nous arrive par la droite. On roule malgré tout, le sable s’entasse sur la route et Polo n’a même plus la force de passer les congères… On cale une première fois, on bloque la circulation et on a bien du mal à redémarrer. Il nous reste alors une centaine de kilomètres à parcourir.

Quand on reprend la route, Polo perd encore de la puissance, on roule maintenant à 30km/h maximum. On cale de plus en plus souvent, et pour redémarrer c’est vraiment galère. Le moteur chauffe, ça ne peut plus être dû à la tempête, le problème est plus sérieux. Pour rappel, nous sommes dans le Baloutchistan Pakistanais, zone sous escorte dans laquelle on n’a pas spécialement envie de traîner et on espère pouvoir sortir de là « en roulant ». On cale une dernière fois et on ne redémarrera plus du tout. C’est vraiment pas cool, mais là ou on a de la chance, (toujours voir le verre plein), c’est qu’on a bien tiré sur Polo, il ne nous reste plus qu’une dizaine de kilomètres avant la frontière.

On a notre escorte avec nous, ça nous rassure d’être avec quelqu’un et on imagine qu’on va pouvoir compter sur lui. Il se révèle qu’il n’est pas des plus débrouillards. C’est plutôt Ju qui se démène pour arrêter les voitures et essayer de trouver un moyen de se dépatouiller de cette m****.

On est vraiment inquiet pour le moteur même si le peu de gens (région plutôt désertique, c’est le cas de le dire) qui s’arrêtent pour nous aider nous assurent que « c’est rien' », « juste un petit problème ». Dans ces contrées, on a plutôt tendance à relativiser.

On doit trouver de quoi se faire remorquer. L’escorte n’a ni radio, ni téléphone. Pratique. Alors ju part à pied au poste contrôle suivant à 1,5 km pour trouver de l’aide. Les militaires ne peuvent nous venir en aide, pas de véhicules, pas de matériel. Julien arrête alors un type en camionnette et moyennant monnaie, il nous tire jusqu’à la frontière, la corde nous reliant cassant à peu près tous les kilomètres.

On ne parle pas la même langue avec le conducteur du véhicule, mais on fait tout pour lui faire comprendre qu’il doit absolument nous faire « passer » la frontière, autrement dit poser POLO côté Iranien. Hors de question de passer la nuit au Pakistan. L’horloge tourne, il est presque 16h et le poste frontière va fermer. On stresse.

On court pour faire la paperasse côté Pakistanais, on prie pour que le type qui nous remorque ne se soit pas fait la malle quand on ressort des bureaux. Il honore le deal, (il a gagné en 2h le salaire d’un mois de travail). Il nous lâche devant les barrières iraniennes alors que les gardes hésitent à nous faire rentrer, il serait déjà trop tard. Il doit être 15H55. De toutes façons, nous sommes officiellement sortis du Pakistan, nos passeports ont été tamponnés. La porte s’ouvre, on fait entrer Polo en le poussant. OUF.

Il nous reste à faire les papiers d’entrée dans le pays, et on rêve d’une nuit dans un lit dans un hôtel. On y verra plus clair demain.

Quand la tension commence à redescendre, on se reprend un petit coup de jus. La frontière est fermée. (Mais on peut dormir sur le parking). J’explique plus clairement; nous sommes officiellement sortis du Pakistan, nous sommes entrés en Iran, mais c’est la fin de la journée et il n’y a plus de personnel pour remplir nos papiers d’entrée dans le pays. Nous sommes donc bloqués là, dans un espèce de no man’s land, entre 2 pays. Julien pète un cable, à tel point qu’on menace de nous faire retourner au Pakistan. Pas question. On se résigne, on accepte, on n’a pas le choix. Je manque de me mettre à pleurer en voyant l’état du camping car, il est sans dessus dessous, y’a du sable PARTOUT, on est à bout, et il va falloir se taper un ménage de fou si on veut pouvoir dormir dans un lit et pas à la plage, et pouvoir manger autre chose que du sable.

Les militaires viendront plus tard prendre la température et s’assurer que tout va bien pour nous. Le côté iranien nous fait sourire. On explique nos péripéties, on s’excuse, et ça va mieux.

C’est quand même ce qu’on appelle une belle journée de m****.

Le lendemain, on se précipite pour faire nos papiers, les ennuis ne sont pas finis. Le camping car est HS, et on a les boules. On trouve une autre camionnette pour nous remorquer.

C’est pas jojo non plus, et ça coûte un peu cher. 10 km plus tard la remorqueuse tombe elle aussi en panne.

Nous sommes à un checkpoint militaire. On nous passe un savon parce que nous n’avons pas d’escorte. De une, on ne savait pas qu’on devait en avoir une. De deux, toutes les escortes sont toujours réquisitionnées pour les motards pakistanais. Les militaires nous souhaitent bonne chance, on demande pourquoi! « Vous voyez les montagnes là bas? »

« C’est Daech, et parfois ils viennent. »

On se sentait moins « proie » côté iranien, même si je le répète encore, nous ne nous sommes jamais senti en danger au Pakistan.

Une demi heure plus tard nous repartons, et atteindrons Zahedan dans l’après-midi.

Rien que ça, ca nous a usé. Heureusement, on ne savait pas que la suite serait pire! Je ne sais pas si on aurait eu la force d’affronter tout ça.

A ce moment là, nous sommes sur le parking d’un hôtel et avons pris une chambre. Le camping-car est une île à lui tout seul, c’est dommage, il n’y a pas la mer, ça aurait été marrant. Va falloir nettoyer tout ça, mais avant on préfère avoir un verdict pour le moteur. Faire venir un garagiste relève de l’exploit. Pas envie, pas le temps et puis c’est l’Aïd… Faut que je vous explique aussi que l’intégralité du parc automobile en Iran roule à l’essence, le diesel c’est pour les camions. Et puis Citroën n’est pas une marque récurante ici.

Alors le peu de personnes qu’on arrive à déplacer n’y connaît rien.

Dans quel état d’esprit on est à ce moment là? Ben on est presque sûr, au bruit, quand on arrive à démarrer Polo, que le moteur est mort. Confirmation de Papa Caco par téléphone, qui n’est pas là mais qui connaît les symptômes.

On est un peu perdus. On a plusieurs options… Stopper le voyage, abandonner Polo ce qui revient à le perdre, perdre sa valeur, la valeur de la caution du carnet de passage et finir notre trip en eau de boudin.

L’autre, acheminer le camping-car à Téhéran dans un garage qui gère, et qui pourra peut-être réparer ou changer le moteur.

Clairement on choisit la deuxième option. Mais moi j’en ai un peu marre des problèmes mécaniques et je ne sais pas combien de temps je serai capable d’attendre. J’ai un très mauvais souvenir de Katmandou. Ju est plutôt en mode, « je suis préparé à ça, donc ça ira. »

Nous sommes toujours restés en contact avec nos amis Mohamed et Leyla de Teheran, et nous avions prévu de voyager un peu en Iran ensemble. Ils s’inquiètent vraiment de nos problèmes mécaniques et de l’endroit dans lequel nous sommes. Mohamed nous donne un sérieux coup de main lorsqu’il s’agit de trouver une dépanneuse, une VRAIE, pour emmener Polo à la capitale, soit 1500 km plus loin. A Zahedan, personne ne parle anglais, Mohamed nous assiste par téléphone. Assiste plutôt Ju, qui se livre à l’exercice de toutes ces démarches pendant que je m’occupe des enfants à l’hôtel.

D’ailleurs lors de ces jours de recherches, Ju se fera arrêter à de nombreuses reprises aux Check point de la ville et se fera remonter les bretelles parce qu’il se déplace seul sans sécurité.

Le verdict tombe. Dépanneuse, il n’y a pas. Mais il y a ça:

Ok. Mais on fait comment pour monter Polo là dessus? Il n’y a pas de rampes.

Voilà ce qu’ils nous trouvent:

Flippant! Et on a raison! A peine le camping-car est levé que tout un tas de choses se mettent à plier: le marche pied, la tonnelle sous l’effet des chaînes, le pare choc qui casse. On crie « STOOOOOOP »! Allez les gars, vous remballez la grue. On s’apercevra plus tard que la pare brise a fissuré de chaque côté. Je n’ose imaginer les conséquences si on était allé jusqu’au bout, un camping-car qui explose littéralement en plein vol.

Vous n’avez pas les données temporelles, entre l’attente des garagistes et la recherche de la dépanneuse, nous sommes à Zahedan depuis une semaine déjà. Et c’est encore une journée de perdue.

Ju repart à l’assaut le lendemain. Nouveau camion, il fait les papiers, ils viendront chercher Polo le jour suivant. Ils arrivent avec une petite dépanneuse, trop petite pour porter Polo. Ils décident donc de le tirer jusqu’à:

Un lopin de terre à l’extérieur de la ville! Et voilà! En route pour Téhéran ce soir!

Nous ne voyageons pas avec notre compagnon de route mais avons décidé de prendre le train. Plus rapide (22h tout de même) et confortable pour les enfants. Mais il nous faut attendre 3 jours de plus, il n’y a plus de places.

Nous apprenons le lendemain que Polo n’a pas quitté Zahedan. Manque l’autorisation de la police. Que nous avions obtenu lors de lors de l’essai avec la grue, et que les nouveaux chauffeurs n’ont pas voulu prendre. « C’est bon, il n’y en a pas besoin! ». Rebelotte, Ju doit courir au poste de police, et se battre, parce qu’ aujourd’hui ils ne veulent plus nous le donner. 3 heures de plus mais c’est bon, nous l’avons. Petit cadeau « bonus » en guise d’excuse de la part des policiers, un petit bout d’une chose qui se fume et qui rend joyeux… Mais qu’allons-nous bien faire de ça ?😁

On réserve enfin nos billets de train et attendons impatiemment le fameux jour du départ.

Heureusement, quelques voyageurs sont de passage pendant notre séjour ici. Zahedan est une ville de transit pour les gens venant ou partant au Pakistan.

Il y a dabord Mark, Australien à moto, avec qui on sympathise et passons nos soirées à siroter le thé, parlant de la vie et de nos voyages respectifs.

Et puis après le départ de Mark, arrive David, Espagnol, on adoooore l’accent anglais des espagnols et leur Buena onda attitude! Il passe au Pakistan, serein mais avec les mêmes questions que nous nous posions lors de notre premier passage: comment ça va se passer?

Inutile de vous dire que ça colle tout de suite entre nous. David partira avant nous de Zahedan sur la route du Pakistan.On se reverra, nous en sommes « presque » sûr.

Et notre Polo, il atterrit où à Téhéran? Une belle chaîne d’entraide s’est formée, et notre fidèle Vincent, toujours là dans les coups dur s’est mis en quête du meilleur garage de Téhéran. Et il l’a trouvé, via des contacts sur les réseaux sociaux. Une famille française avec le même camping-car que nous ayant eu des soucis le rencarde.

De sorte que lorsque Mohamed appelle les mécanos, ils sont déjà au courant de notre problème et nous attendent, cette famille française les ayants informés.

Ce garage est spécialisé dans la réparation de moteur, jouit d’une excellente réputation et adore les challenges: les véhicules de voyageurs de toutes tailles et de toutes marques. David, notre ami espagnol est passé dans ce garage lui aussi et nous assure que si quelque chose est possible, ce sera là.

On s’inquiète quand même un peu. On a eu du mal à faire monter Polo dans le camion, comment va t’il en descendre? 3 jours plus tard, nous recevons ça:

Le bonheur… Nous sommes rassurés, d’autant plus que nos premiers contacts sont clairs. Ils parlent anglais et ont vraiment l’air de gérer la situation. Ce qu’on apprendra bien plus tard, c’est que ça n’a pas été aussi facile que ça en avait l’air! Débarquement dans un autre garage, dépanneuse trop petite, nouvelle dépanneuse, déchargement devant le garage, voie trop petite, blocage de circulation, camping-car trop long qui touche le sol, cales, reblocage de la route…3h plus tard…😂

Nous prenons le train plein d’espoir.

Et quel train! Une cabine couchette rien que pour nous, thé à volonté, repas sur commande… On admire les paysages… désertiques toujours… et tentons de maîtriser nos 2 fauves qui commencent malgré tout à trouver le temps long au bout d’un moment, et qui n’ont qu’une envie, grimper partout.

Quand vient l’heure du coucher, on est un peu soulagés, enfin, du répis.

On a bien du mal à dormir, le train bringuebalant dans tous les sens et sur le coup des 4h du matin Pablo se réveille et fait des bruits très bizarre. Je pense qu’il vomit, mais il fait en réalité une crise d’asthme. Une crise d’asthme, sans blague, c’est la première fois que ça arrive! On est très inquiet, le mot juste, c’est EN PANIQUE TOTALE! On cherche le contrôleur et on fait arrêter le train. Nous sommes près de Yazd. Ben tient, un an auparavant Pablo avait fini à l’hôpital après avoir chuté d’une chaise. 6 points de suture. Les secours sont appelés, on remballe les sacs, sûr que notre voyage s’arrête là. Les urgences arrivent, diagnostique crise d’asthme. Mais ce n’est pas grave, il n’a pas de fièvre. ??? Ah, d’accord. Un coup de ventoline et ça repart. On nous assure que tout ira bien jusqu’à Téhéran, et les médecins s’en vont la ventoline dans leur sacoche. Non, on n’en a pas besoin.

Tout Le Monde au lit, et là croyez-moi, on roupille. 2 heures plus tard, rebelotte. On connaît la chanson, nous arrivons dans une gare, le train est arrêté et on attend les secours. On refait les bagages… reverdict crise d’asthme, et cette fois on demande à garder la ventoline. Nous pouvons rester dans le train, fin du trajet sans encombres. Enfants HS, parents HS, nous arrivons à Téhéran avec 3 heures de retard. (Non, ce n’est pas de notre faute 😜).

Mohamed et Leyla nous réceptionnent et nous allons directement au garage. On fait enfin connaissance de Salim (le père), et Soroush (le fils).

Ils vont commencer à démonter le moteur, ce qui prendra déjà plusieurs jours.

Pendant ce temps là, on profite de Mohamed, Leyla et leur famille, qui nous accueillent cœur et bras grands ouverts. C’est bon de les revoir. Ils nous bichonnent à l’iranienne, on ne manque de rien! Ils nous mettent même à disposition un appart qu’ils louent à plusieurs amis et dans lequel nous resteront plusieurs jours.

Mohamed est magicien à ses heures et amuse la galerie, tandis que Leyla à la gentillesse de laisser les enfants retourner sa chambre!

Julien va au garage de temps en temps et quand le moteur est ouvert, Soroush nous envoie un message. « On vous attend, bad news ». On saute dans un taxi.

Voilà, il y a du sable partout dans le moteur (ça on le savait), les 4 pistons foutus, les cylindres à usiner, l’arbre a came, tous les roulements foutus… il a même fallu en fabriquer sur mesure ici car on ne les trouvait pas en Europe. Gros chantier!

Bad news, pas tant que ça pour nous, la very bad news qu’on redoutait c’était de ne PAS pouvoir réparer, alors que ça ne semble pas le cas. Ils sont motivés au garage, vont essayer de trouver les pièces en Iran, et si ce n’est pas possible, les commander en Allemagne. On est un peu surpris, puisqu’à cause de l’embargo (sanction affligé par les américains), il est impossible de recevoir des colis en Iran. C’était passé juste l’année dernière lorsque nous attendions nos passeports renvoyés en France pour faire nos visas pakistanais. Mais au garage ils sont positifs, c’est monnaie courante pour eux qui réparent des moteurs venant de toute l’Iran et comme je l’ai dit, des voyageurs sur roues.

On se met à y croire aussi, et décidons de regagner nos pénates, c’est à dire la vie dans le camping-car, au garage. On veut suivre ça de près, et remettre de l’ordre dans Polo, toujours envahi par le sable. Sans mentir, la pelle et le seau sont bien appropriés! Chapeau, lunettes et crème solaire, À LA PLAGE! Y’en a partout, dans les placards, les lits, les rideaux, les fenêtres, à l’avant, l’arrière, les soutes…3 jours pour y voir clair, et encore aujourd’hui on continue d’en enlever.

Ce sont des dizaines de pelles comme ça qu’on a ramassé. On découvre aussi que le chauffeur a dû se taper un pont, puisqu’on trouve malle de toit dans le camping-car, défoncée et que l’échelle à l’arrière aussi, ainsi que le jerricane d’essence. Cooool!

Vivre au garage, quelle idée?! Ce garage là n’est pas celui de Katmandou. Très important, il est grand, dans une cour fermée, c’est à dire que nous sommes protégés de la route. Le plus, c’est que c’est plutôt propre pour un garage!

Un autre problème vient s’ajouter à nos soucis mécaniques. Il est impossible de retirer de l’argent au distributeur, spécificité du pays que nous connaissons, et que nous avions anticipé mais pas au point de pouvoir régler une facture de ce genre, et vivre à côté.

Va falloir trouver une solution. D’autant plus que Ju a des problèmes dentaires et qu’il va devoir se faire poser un implant. Oui, ici, les prix défiant toute concurrence.

On va dans les bureaux de change, échec. On trouve un western union, fermé depuis 2 ans. On frappe à l’ambassade de France, on nous ouvre la porte! On nous reçoit, on nous aide. Il est possible en cas de situation urgente de se faire transférer de l’argent via le trésor public. Soyons honnête, durant tout notre périple, toutes les ambassades nous ont reçu avec un ton hautain et une humeur massacrante. En Afrique, j’ai le souvenir que c’était tout l’inverse. Bref, on est content. Merci la France! Le consule nous reçoit dans son bureau et nous met en garde… vous êtes en sécurité en Iran, pas de problème avec la population mais évitez de prendre des photos, bannissez l’usage du drone (on n’en a pas), la police du gouvernement arrête les étrangers sous prétexte d’une banale photo de rue, et vous jette en prison. On a quand même pris une petite remontrance parce que les voyages en Iran sont formellement déconseillés depuis 2 mois par le ministres des affaires étrangères. Quand il nous demande par où nous sommes rentrés et comprend que nous venons du Pakistan un petit sourire se glisse au coin de sa bouche:  » vous vous fichez de ce que je vous dit j’imagine »!

Pour le coup c’est pas vrai. Nous savons ce que nous faisons et écoutons ses conseils. Et oui, on a ressenti plus de tensions cette fois que lors de nos 2 précédents passages.

Nous en aurons la confirmation plus tard, en apprenant que plusieurs voyageurs étrangers sont détenus à la maison d’arrêt de Téhéran, pour usage de drone près d’une zone militaire, et soupçonnés d’espionnage. De toutes façons, ce n’est pas au garage qu’on risque grand chose! Nos réserves d’argent étant limitées, on ne se paye pas le luxe de faire du tourisme et de parcourir le pays.

Revenons en à nos moutons, la panne. Pas de pièces en Iran, on commande le nécessaire en Allemagne, via le frère de Salim, qui a un garage à Frankfurt. Et tout ça, ça prend du temps, presque 10 jours sont écoulés quand la commande est finalisée.

Il faut à présent les acheminer. D’abord par DHL jusqu’à Dubaï puis de Dubaï une agence spécialisée les envoie par avion à Téhéran. L’inquiétude monte, parce que les douanes iraniennes ont pour réputation de n’être pas très pressée. Mais tout se passe finalement au mieux, c’est à dire en quelques jours.

Ce que je dois vous dire aussi, c’est que notre carnet de passage (passeport de Polo), valable un an, arrive à expiration le 24 septembre, soit 15 jours plus tard. Au vu de ce qui se passe avec les voyageurs, on ne compte pas prendre le risque de sortir au delà de cette date. Encore une contrainte.

Alors l’état d’esprit à ce moment là? Eh bien Gaël, surnommé Chamboulemen (coucougnettes en langue farci parce qu’il a très souvent les fesses à l’air) s’est bien adapté, il se fait à tout vu l’âge auquel il a commencé de voyager. Pablo est ébahi au garage, avide de comprendre la mécanique, s’est trouvé des habits de boulot, travaille sur la machine dès qu’il peut, ou avec Soroush sur les voitures. Cependant le temps commence à être long pour lui, et il réclame un retour en France avec des copains français.

On le remarque d’ailleurs lorsque d’autres voyageurs belges, Maelys et Antoine, qui parlent français arrivent, et que notre petit bonhomme ne les lâche pas d’une semelle! Et nous, on est content d’avoir des nouveaux copains, même si leur passage est de courte durée.

Ju est plutôt comme Pablo, c’est cool et l’ambiance au garage est très bonne et festive mais le temps est un peu longuet parfois. Il s’est fait opérer pour poser les implants et le dentiste a « malencontreusement » cassé la dent d’à côté. Double implant, le moral en prend un coup.

Et moi, contre toute attente, ça roule comme sur des roulettes. Le jour où nous sommes arrivés au garage, Salim m’a dit en montrant mon voile: « Qu’est ce que c’est que ça? Enlève moi ça s’il te plaît »… Pour moi c’était juste le bonheur. Et puis le garage, les odeurs d’huile, de graisse et d’essence, les mains noires, les cigarettes de Salim et le cendrier piston de camion, les petits bouts de papiers sur lesquels il prend des notes et qui traînent partout, la nappe de la table… Toutes ces petites choses que vous ne comprenez sûrement pas mais me rappelle un être cher, mon papa! J’ai un peu l’impression d’être à la maison, même bonne humeur et ambiance festive.

Nous partageons tout avec Salim et Soroush qui sont d’une infinie gentillesse et avec qui nous nous lions sincèrement d’amitié. Un mois de vie là bas au total tout de même. Nous goûtons la cuisine iranienne maison le midi, et en général le soir, c’est nous qui cuisinons… On s’est installé quoi, y’a notre linge qui sèche dans la cour, la piscine des enfants à la bonne franquette.

On fêtera mon anniversaire là bas avec un invité de marque, un animal rose avec une queue en tire bouchon! Sympa comme cadeau! Et ne croyez pas que notre foie est resté au repos… dans le pays des interdits tout est possible! Et chaque soir après le boulot, when « the wall is black » autrement dit quand le mur d’en face devient noir, c’est l’heure de l’apéro… un petit schnaps maison que nous aurons goûté, encore et encore. « Salamati my friends » (santé)…

En parallèle, nous voyons souvent Mohamed et Leyla, on se promène, on visite un peu la ville, où mangeons tout simplement ensemble. Ils sont aussi venus nous voir au garage, chouette les copains!

Il ne faut pas l’oublier, l’Iran, c’est beau. Heureusement, nous y avons déjà goûté il y a un an.

Nous avons reçu les pièces, mais les travaux n’avancent pas trop. Voici le temps de fêter Imam Hussain (Quand l’Iran organise des cérémonies de deuil, qui marquent le jour de l’anniversaire de la mort de son icône mort en martyr Imam Hussein) pendant plusieurs jours, la ville est morte, personne ne travaille (sauf Salim et Soroush). Le moteur est en sous traitance dans un autre magasin, en attente lui aussi.

Defilé durant lequel le peuple vêtu de noir se flagelle en compassion pour le martyre.

Le temps passe, et le 24 septembre approche. On récupère enfin le moteur. Reste encore un peu de nettoyage, l’assemblage.

Comme nous n’aurons pas le temps de vraiment tester le moteur avant de partir, les gars décident de le démarrer avant de le remonter sous le capot.

Et le 23 au matin commence le remontage dans Polo…

Dur journée! Beaucoup de boulot en un temps restrein, et un départ en queue de poisson lui aussi, puisque nous partirons précipitamment. Nous avons de la route à faire pour atteindre la frontière en temps voulu.

Voici une petite vidéo faite par le garage qui résume tout ça…

On part le portefeuille léger, 😰… Et oui, les pièces, l’expédition, les passeurs pour contourner l’embargo, la sous traitance et la main d’œuvre, bonjour les dégâts. C’était pas prévu au programme.

Enfin Polo est sur pattes, et ça, c’était inespéré.

Une dernière photo, et c’est parti, le cœur bien lourd. On se reverra hein, on se l’est promis…

Une course contre la montre s’engage alors, nous roulons toute la nuit. Enfin Ju, et j’essaie de dormir pour prendre le relais le lendemain. A 4h du matin, un gros bruit vient du moteur. on s’arrête sur le bas côté. Heureusement, y a un peu de place (en bord d’autoroute 😬, mais ça ira). C’est Ju qui trouve le problème tout se suite, on a perdu le boulon qui tient la poulie qui alimente le moteur (pompe à eau, pompe à vide donc freins, alternateur.)

On est au milieu de nulle part dans une partie un peu désertique de l’Iran. Ju ne dort pas et essaie d’arrêter des poids lourds. Ce sont les chauffeurs turques qui nous prêtent main forte. Comme par magie à 9h du matin, un gars sort un seau plein de vis, écrou, boulon… C’est parti mon kiki! Ju remonte le bordel, resserre les courroies et en route pour la Turquie!

Nous passerons la frontière de Sero, à 22h et respecterons les délais du carnet de passage. Notre carnet expirait à minuit.

Une longue histoire n’est ce pas! J’espère qu’on ne vous a pas perdu le long de la route!

Allez, on finit ce message par un remerciement à Salim et Soroush pour avoir réalisé ce « miracle »! Et pour tous ces moments partagés ensemble. Keep in touch…

Idem, un grand merci à Mohamed et Leyla, ainsi que leur famille, pour leur aide, soutien, accueil et présence. Nous sommes partis un peu en catastrophe et n’avons pas eu le temps de vous dire bye bye… Un signe probablement, nous nous reverrons!

Bye bye Iran!

Bisous à tous!

1 Mois et demi au Pakistan

Que d’émotions au moment d’écrire cet article. Il s’est passé tellement de choses à tous les niveaux dans ce pays qu’il est difficile de savoir par où commencer, et que j’ai peur d’oublier de raconter certains événements, péripéties, de mentionner certaines réflexions ou sentiments vécus ou ressentis.

Et puis, nous sommes en Iran maintenant. Ce qui signifie que nous sommes sortis de cette boucle infernale: Pakistan, Inde, Népal. Non pas que nous regrettions, bien au contraire, nous sommes très heureux de cette inoubliable expérience. Il faut juste préciser que ce sont des pays extrêmement fatigants, et qu’on n’en sort pas sans y avoir laissé des plumes!

Je ne sais pas par quoi commencer. Allez, au hasard:

L’Hospitalite Pakistanaise

On passe la frontière en fin d’après midi, et on attend nos potes d’unexpected frequencies quelques temps. Il fait une chaleur de fou, on demande la température au dernier militaire indien avant la fameuse barrière qui sépare les deux pays , 49!!!!!!

Pendant ce temps ses collègues essayent par tout les moyens de prendre des photos par un bout de fenêtre avec les enfants qui leurs hurlent « NO NO NOOOOOOO » Rien n’y fait, ça les fait sourire et pas assez rassasiés, ils recommencent… Ju s’énerve! Mais il redescend en pression, « Ju, il reste 30 mètres et on y est…. calme toi » bon Ok…

3 min plus tard On passe le premier portail Indien puis le second…Ouuuuuf!

On est accueilli par un militaire calme posé…

Salam Aleykoum!!!

Welcome to Pakistan

Welcome to Lahore

Do you need something?

Ça y est, on y est!!! Bye bye India! Et Re-Bonjour!!!! Pakistan!!!! Tu nous manquais!

Formalités carnet de passage, immigration et l’officier nous propose de rester attendre nos amis dans sa pièce climatisée en s’assurant régulièrement que nous ne manquions de rien.

Les potes arrivent on passe la première nuit avec eux dans une Usine de Lahore qu’ils connaissent bien. Sur le chemin allé, Yolaine était passée sous un pont pas assez haut avec son poids lourd, arrachant tout le camion…..

Ils avaient été accueillis à bras ouvert par une famille du coin les voyant en détresse sur le bord de la route. Cette famille possédant une usine sur Lahore, ils ont mis pendant des semaines leur personnel à disposition des copains afin de tout reconstruire…

Il est temps pour nous de partir le lendemain, nous sommes attendus par Mukaram, le président de l’association des Bikers de Lahore.

Nous avons eu son contact avec Julio et Maya, qui l’avaient rencontré une quinzaine de jours plus tôt.

Mukaram s’occupe également d’une sorte de banque alimentaire, il est à la tête d’une équipe qui distribue gratuitement des vêtements et repas quotidiennement à une centaine de famille démunis sur Lahore.

Ils nous accueille à bras ouvert dans ces locaux et nous permet de garer Polo la bas aussi.

Au vu de la chaleur, il insiste pour nous mettre à disposition jour et nuit le seul bureau climatisé des locaux. Tout le monde est au petit soin pour nous, on nous apporte de la nourriture, des fruits… Mukaram met à disposition sa voiture et un chauffeur lorsque nous avons des courses à faire, insiste pour nous inviter au restaurant tous les soirs avec sa famille… Bref nous sommes leurs invités et nous devons être Bien…

Pour vous dire c’est même compliqué pour nous de faire notre vaisselle… Ils ne comprennent pas « pourquoi fait tu ça? «  vous êtes nos invités c’est à nous de le faire »

C’est un peu gênant mais après discussion un équilibre est trouvé afin que tout le monde se sentent à l’aise.

Gaël tombe malade, de grosses plaques rouges apparaissent sur tout son corps, il a de la fièvre.

Mukaram nous amène tot le matin à l’hôpital et insiste pour que l’on aille le soir même faire confirmer le diagnostic du médecin qui n’est qu’urgentiste, par une de ses connaissances diplômée en pédiatrie. Ce serait une réaction allergique due à la chaleur. Ouais, c’est pas beau. Évidemment interdiction de payer quoi que ce soit et obligation de rester goûter à quelques spécialités locales…

Nous serons invités également à visiter un centre pour enfants handicapés ou travail Lubina, la femme de Mukaram.

Accueil en grande pompe, bouquet de fleur, photos en rafale des enfants qui se mélangent aux jeunes du centre. C’est intéressant de voir comment sont pris en charge les enfants souffrant de handicaps. Ce centre est basé sur la méthode Montessori, avec différentes salles; motricité, sensorielle, d’activité pratique dans lesquelles les enfants vont à leur guise. Dommage que chacun de nos gestes ait été capturé, ça gâche un brin le moment.

On a aussi la visite des voisins qui nous apportent régulièrement thé coca…un lit pour s’allonger dehors.

Nous serons rejoins quelque jour plus tard par David et Sylvia, et on prend la route du nord ensemble. Gaël va mieux, on ne peut pas rester plus longtemps dans cette fournaise. On a l’impression qu’on peut prendre feu. Le maximum des températures aura été 48 degrés, avec un ressenti de 54. C’est être proche de l’enfer. A part transpirer, t’es capable de rien.

Tu vois ce que c’est???!!

L’ascension vers le nord

C’est à peine croyable, mais on arrive à dormir au frais dès le premier soir! Je ne sais pas si vous pouvez imaginer comme c’est insupportable (et ce mot est tout à fait approprié) de vivre par une telle chaleur! Quand j’ai vu sur la carte qu’à Muree, ville à une quarantaine de kilomètres seulement d’Islamabad, on pouvait être à 2000 mètres d’altitude, on a mis le cap sur cette ville. On était prêt à tout pour un peu d’air frais.

On pose le campement sur un parking d’un bled complètement paumé, avant Muree, qui grouille de gens et d’agitation, et de vieilles bagnoles. Elles ont une classe folle ! C’est un policier en bécane qui nous amène sur ce parking en nous assurant qu’on ne risque rien.

On ressort la couette!!! C’est cool mais ce n’est pas sur ce genre de parking qu’on trouve de la tranquillité.

Là par exemple, je ne suis pas entrain de discuter avec cette dame! Elle vient juste discrètement regarder à quoi ressemble un camping-car! (C’est peut être pour passer inaperçu qu’elle s’est habillé comme ça d’ailleurs?? 🤣)

On repart dès le lendemain matin et on admire les vendeurs de tissus, de parapluies (!), de maîs, qui étalent leurs marchandises le long de la route et nous procurent un joli spectacle.

D’autant plus que nous sommes sur une route de montagne. Ce qui présente des avantages: c’est magnifique! Et des inconvénients: pas un bout de terrain pour se poser. Alors on roule beaucoup.

Ce jour là, on traverse une partie du cachemire, région sous pression, en perpétuel conflit avec l’Inde. (Mais n’approchons pas de la zone de conflit).

On en sort quelques heures plus tard, toujours sans trouver de bivouacs. David et Sylvia, avec qui nous avons pris la route, ont un plan. Un petit village perché en haut d’une montagne. David devra tracter Polo sur une petite partie extrêmement pentue. On est heureux en haut, et on demande à rester sur le parking d’un hôtel. C’est refusé. La sécurité… Nous n’avons pas d’escorte et puis il y a des ours dans le coin, on risque de se faire attaquer. On éclate de rire! C’est juste que personne ne veut prendre le risque qu’il arrive quelque chose à des touristes. Pourtant cette région du Pakistan est sûre. La police est appelée, et on nous emmène sur un parking pourri, oui oui, bondé de voiture en pleine place publique. Oui mais le poste de police est à côté. On n’a pas rencontré d’ours, et on s’est vite sauvé le matin!

C’est un seau de miel.

Et on reprend la route. Qu’est ce qu’on roule…Et des journées entières. On traverse à présent la Kaghan vallée. Paysages de montagne, toujours. On longe une rivière, et sur le bord de la route, tous les restaurants se vantent de servir de la truite. On s’arrête, Accrochez vous bien, le kilo de truite se vend entre 2500 et 4500 roupies! Soit entre 14 et 25 euros le kilo! Ils peuvent se la garder. En comparaison, un plat de riz-poulet se vend environ 500 roupies, soit 3 euros.

On s’arrêtera à Naran, ville ultra touristique et très chère, pour se reposer quelques jours avant de continuer notre route.

Les paysages sont de plus en plus joli! On passe le col de Babusar à 4300m d’altitude! On a évité le Ladakh en partie à cause de l’altitude (col à 5000m), ça aurait pu le faire. Par contre Polo galère un peu. Il fume en quantité et tout noir! Et il n’a pas trop la patate!

On n’a pas chaud la haut, et on aurait bien dû y rester pour la nuit, puisque ce soir la, on redescend très bas et la chaleur nous empêche à nouveau de fermer l’œil.

C’est un peu de mauvais poil qu’on attaque (très tôt en plus, 6h du matin) la journée du lendemain. Et ce sera une journée tartine à l’envers. Plus de liquidités, plus d’essence, et pas un distributeur qui fonctionne à l’international. On se fait les muscles en serrant les fesses! Va t’on arriver à trouver de l’argent avant de tomber en panne sèche? Oui! Mais c’était vraiment très limite. Et puis ça continue quand on cherche notre route pendant 1h (itinéraire Skardu) et qu’on nous renvoie une fois à droite, une fois à gauche… mais non c’était à droite ! Vous vous êtes trompés, c’était à gauche…grrrrr…

Quand on finit par trouver, 100m après avoir bifurqué, la ligne d’échappement cède, et pas dans le bon sens, vous voyez bien, ce serait trop beau. Bref Ju attache le tout et direction garage pour une soudure.

On s’obstine à vouloir reprendre la route de Skardu. Au bout de 4 km on se rend compte que ce ne sera que de la piste, mauvaise route en tout cas, en travaux en plus.

On change d’avis et on file sur Gilgit.

Gilgit c’est pas le pied, c’est une ville. Mais dans cette ville il y a Joëlle! Et avec Joëlle, qui est Suisse, c’est une belle histoire puisqu’on s’est rencontré au mois de Décembre au Sultanat d’Oman! Depuis nous sommes restés en contact. Nous on se balade, mais elle, elle bosse! Elle est en mission de 1 an en tant qu’observatrice de l’ONU. Par chance nous sommes dans le même coin en même temps. Alors on va en profiter un Max!

Et on met le cap sur la vallée de Hunza.

On monte assez rapidement jusqu’au col de Khunjerab, à 4700m! Bravo Polo! T’en baves mais tu assures! Nous sommes à la frontière sino-Pakistanaise.Et la il faut quand même que je vous parle des montagnes du Paki. Le Pakistan, c’est 108 sommets qui dépassent les 7000m d’altitude, le plus connu étant le K2 (8600m)! Et au moins autant dépassant les 6000m! C’est pas compliqué, on voit des sommets enneigés partouuuut! Nous qui regrettions d’avoir manqué ça au Nepal, on s’est bien rattrapé.

La plupart des sommets se trouvent sur la chaîne de montagne du Karakoram, qui fait partie de l’Himalaya, on est en plein dedans dans la vallée de Hunza.

Les photos parlent d’elles même.

On profite en redescendant tout tranquillement. Deux stops nous ont marqué. Passu d’abord, charmant petit village en pierre. De là on part en balade. Le point de départ est un pont suspendu. Quand on y arrive on nous dit que c’est interdit de le traverser. On comprend pourquoi. Moi je m’y aventure un brin et je ne fais pas la maline. On renonce, trop dangereux avec les enfants. Changement de programme, on va au lac de Borit.

La c’est le fameux pont…😧Très l’on et surtout les planches sont très très espacées, hyper dangereux quoi.

Promenade dans le petit village de Misgar rempli de verdure au milieu des montagnes brutes

Et puis Minapin dans la vallée de Nagar.

D’abord c’est beau, et puis on trouve un endroit à peu près au calme pour s’installer. De la verdure, un petit resto qui fait de la bonne bouffe locale (on est fan des pois chiches et des doigts de fées ou gombo). Les garçons ont sympathisé avec le petit monsieur qui fait les pizzas l’après-midi. Ils cuisinent avec lui et rapportent une pizza voir plusieurs tous les jours. Ne vous méprenez pas, une pizza Pakistanaise n’a rien d’une pizza italienne! C’est une sorte de pâte épaisse sur le dessus et le dessous, fourrée d’une sauce à la viande hachée. On aime bien.

Puis vient le temps de prendre la routes en sens inverse. On commence à fatiguer sérieusement. Mentalement j’entends. C’est très beau, assez calme mais on reste une curiosité donc l’attraction du coin.

Et le vent commence à tourner, on rencontre à peu près un problème par jour. Les pneus qu’on change parce qu’ils se dégonflent tout le temps, l’arnaque au pneus puisque celui à l’arrière droite, supposé neuf « éclate » (très doucement et sans dommage) sur l’autoroute. Le porte vélo qui lâche littéralement, cette fois il est impossible de le réparer, on doit vendre nos vélos, Julien qui perd une dent. Pouah, on encaisse les coups…

Et puis après cap à l’Est on file en Iran!

Nous serons stoppés à l’entrée du Balouchistan, et poursuivrons sous escorte armée jour et nuit jusqu’à la frontière Iranienne

C’est à ce moment là que la pépite des mésaventures nous arrive… Je peux pas vous en dire plus maintenant.

Je vous invite à suivre le prochain article qui je pense vaudra des points au vue de tout ce que nous est arrivé!

Je précise qu’on va bien, tous!

Bonne reprise à tous, on vous embrasse!

Incredible India!

Quand nous quittons Bardia, une course s’engage pour gagner le nord de l’Inde et les montagnes au plus vite. La chaleur grimpe de jour en jour, c’est insupportable.

Dans la même journée nous quittons une famille attachante; Kiran, Pooja et leurs enfants et passons la frontière indienne.

On se retrouve le soir sous 45 degrés, à cuire sur le parking d’un hôtel. Après la fièvre de Pablo, c’est au tour de Gaël de souffrir de la chaleur. On décide de prendre une chambre climatisée, avec des coupures d’électricité incessantes, mais ça nous requinque un tantinet.

Incredible India. Depuis notre arrivée ici, nous avons retrouvé la population de masse et la circulation anarchique, même si la route que nous empruntons qui passe par Dheli puis Chandigarh est plutôt en bon état.

Il nous faudra 3 jours à rouler non stop pour enfin trouver la fraîcheur. Et en même temps que l’air plus doux, nous retrouvons David et Sylvia, les Italiens sur notre route.

Et ce soir là se produit quelque chose d’un peu fou! Julien est sur son portable, je le vois s’agiter et chasser une bestiole. Puis il se met à crier: (je vous passe les noms d’oiseaux) « Punaise! Y’a une bestiole dans mon oreille!!! ELLE S’ENFILE AU FOND!!!! » Hein?! je me demande quelle mouche l’a piqué, et si il ne devient pas un peu fou. Mais non, vu son état, je peux vous assurer qu’il se passe bien quelque chose. C’est donc un papillon, plutôt gros, qui vient de se nicher au fond de son oreille. On arrive à le noyer avec de l’huile, ça stoppe au moins les battements d’ailes incessants qui le rende fou. N’empêche qu’il n’entend plus grand chose et que c’est déstabilisant (dans tous les sens du terme, l’oreille interne jouant un rôle dans l’équilibre du corps) d’avoir un papillon dans l’oreille. Il est minuit, on est dans la cambrousse, ça devra attendre.

Le lendemain nous avons rendez-vous avec la why not family, famille française composée de Loïc, Mariam et leurs 3 enfants, Edrian, Maëlia et Ntyalé. qui voyagent en gros camion depuis 6 mois. Nous sommes en contact depuis quelques temps et allons tous chercher la même chose, les montagnes!

Nous voilà donc avec les Italiens et les why not sur la route de Manali, ville aux portes du Ladakh. Le Ladakh, c’est le petit Tibet, ou le pays des hauts cols, parce qu’il comprend plusieurs cols dont certains à plus de 5000 mètres. Et ce n’est pas qu’on a des points de vue sur les cols, c’est que la route passe carrément au sommet! C’est là bas qu’une partie du film « 7 ans au Tibet » à été tournée (merci Laura), si ça peut vous aider à visualiser.

On est content de rencontrer cette famille, et que Pablo et Gaël aient des copains pour jouer.

On prend ensemble la route du nord…pour se retrouver coincés dans d’interminables bouchons.

Nous pensions trouver le calme en même temps que le frais, mais il s’avère que ce sont les vacances pour une partie du pays, et que tout le monde souffre de la chaleur et prend la même direction. Le résultat c’est ça:

Et ça va durer pendant des heures, à stationner ou rouler au pas. Il faut garder son sang froid, dès que ça avance un peu, les locaux se mettent à doubler, bloquant ainsi la circulation en sens inverse. Ce qui augmente considérablement les problèmes de trafic déjà existants. Nous choisissons donc de nous extraire de ce fourbît (25km autrement dit 4h plus tard!).

C’est le bordel mais c’est joli!

On trouve une petite place dans un village, c’est une belle aubaine parce qu’à 3 véhicules plus ou moins gros dans ces chemins de montagne, à la nuit tombée, c’était pas gagné.

On décompresse, les enfants aussi parce que rouler pendant des jours entier, ce n’est pas marrant. Et les petits s’entendent bien, on n’a pas eu l’occasion de voir Pablo jouer avec des enfants français depuis longtemps, l’interaction est bonne!

Le répit est de courte durée, on reprend la route dès le lendemain, et si tout va bien nous arriverons enfin à Manali dans la journée.

Plus d’embouteillages, de jolis paysages qui longent la rivière, le tout sous un grand soleil, ça sent bon tout ça.

Le rêve est de courte durée, les why not rencontrent un problème mécanique sur le camion, et lorsque nous arrivons à Manali, on trouve ça :

Des embouteillages. Ben oui, il fait 45 degrés partout ailleurs en Inde, c’est compréhensible que tout le monde migre ici. Les températures sont idéales! Chaud le jour et frais la nuit, on souffle.

Pour l’heure la troupe se sépare. David et Sylvia sont en tête de fil dans les embouteillages et trouvent un parking d’hôtel dans le centre ville, les why not cherchent un garage après la ville et nous, nous devons extraire ce fameux papillon dans l’oreille de Ju. On va dans 2 hôpitaux qui n’ont que peu de moyens. Dans le premier, ils regardent son oreille à la lumière du téléphone, ????!!! Et dans le second, ils voient bien l’insecte mais n’ont pas le matériel pour le retirer.

C’est la fin de l’après-midi, la journée a encore été éprouvante, nous trouvons une place au bord de la rivière pour bivouaquer, avec d’étonnantes lumières sur les sommets.

C’est ici que nous fêterons l’anniversaire de Ju, qui, finit par se débarrasser de son papillon à l’hôpital de Kullu, 40 km avant Manali. Ça commençait à s’infecter, il était temps.

Irmat! Prost! Cheers! Salute! Santé Julien! Fêter ses 33 ans en Inde, on ne l’aurait pas cru un an en arrière. On pensait qu’on serait beaucoup plus proche de l’Europe à ce stade du voyage, voir déjà rentrés.

Nous quittons notre parking pour monter un peu plus haut dans les montagnes. L’occasion de dire bonjour au passage au why not qui sont bloqués, les suspensions de leur cellule ont cédé. Et nous retrouvons David et Sylvia.

Nous trouvons ensemble un spot extra! C’est à côté d’un temple, au milieu des montagnes enneigées, paradisiaque!

En quittant la ville, nous sommes tombés par hasard sur Laura et Steven! On s’est tapé la causette en plein trafic, de moto à camping-car, comme si tu croisais tes potes en ville, c’était rigolo. On s’est croisé par hasard mais nous savions qu’ils étaient là puique leur projet, c’est de monter au Ladakh en moto. C’est même eux qui nous ont donné envie de venir ici, avec l’espoir peut être d’y monter nous aussi. On laisse rapidement cette idée de côté, c’est très tentant mais c’est beaucoup de route, et nous, la route, on en a assez.

Mais être tous ici, ça donne envie d’organiser une petite java « chez nous »! Alors Loïc, qui est équipé d’une moto fait des aller retour pour amener toute sa famille, et Laura et Steven nous rejoignent, et finissent par dormir sous la tente avec nous.

Dans les endroits comme ça, nous on pose nos valises. Nous avons le soleil, la pluie, les températures redescendent même à 9 degrés un jour! Personne ne s’est plaint, on a eu tellement chaud avant.

Et puis merci à David qui fait un peu de photos et qui a pris ces quelques clichés:

On assiste par hasard à une crémation

Et après un dernier pique-nique avec Laura et Steven, on se remet en selle. L’objectif, c’est rester dans les montagnes vers Dharamsala, avant de retourner à Amritsar, ville frontière avec le Pakistan.

Et ouais, on a eu nos visas pakistanais, et sans avoir besoin d’envoyer nos passeports en France. Il est possible de faire sa demande en ligne maintenant, le Pakistan veut promouvoir le tourisme dans son pays, et il a bien raison! On a eu une grosse frayeur puisque notre première requête a été refusé. On a fait une erreur dans notre demande. Alors on a recommencé et ça a fonctionné! Dis comme ça, ça a l’air simple mais ça ne l’a pas été du tout et on remercie vraiment Vincent qui nous a aidé depuis la France, y’avait matière à perdre son sang froid! Bisous à vous Lola et Vincent.

Sur la route de Dharamsala, ville du Dalaï-lama, on traverse des forêts de pins, et ça sent bon l’été.

Et puis à Dharamsala, c’est la même rengaine qu’à Manali. Trafic, bouchons dont on essaye de s’extraire en dépassant la ville et montant dans les hauteurs. Bouchons à nouveau après la ville, et puis la police finit par nous interdire de passer avec Polo. Il serait trop gros…Comment ça mon Polo est en surpoids! C’est faux puisque bon nombre de voyageurs passent avec leur véhicule tout aussi massif, peut-être était-ce un jour particulier, bref. On en a ras la casquette, on est sur le point de perdre notre sang froid. On rebrousse chemin, et cette fois la dernière étape c’est Amritsar.

On pensait y être le lendemain, mais ce qu’on ne savait pas, c’est qu’on allait croiser Maia et Julio sur notre chemin. Ils ont quitté l’Espagne il y a un an, et arrivent du Pakistan. Ils font le tour du monde et ont touuuuut leur temps puisqu’ils font des arrêts boulot le long de la route.

Et comme on trouve ensemble un spot comme on aime, ben on fait quoi?!

On s’arrête et on profite!

Dernier stop: Armitsar

Là on sait que nous quittons l’Inde après 3 semaines bien fatigantes. Le deuxième passage nous aura confirmé que ce n’est pas un pays dans lequel nous nous sommes sentis à l’aise.

Pourquoi? Parce qu’ici, c’est non stop. On a l’impression de ne jamais relâcher. Le périmètre d’intimité n’existe pas, les enfants sont harcelés, les gens font des selfies sans demander, avant même de dire bonjour, ce qui semble pourtant être la base pour établir un contact. Les enfants se mettent à crier « No, no! » dès que quelqu’un approche maintenant, parce qu’il arrive qu’on les porte de force.

S’ajoute à ça l’anarchie de la conduite, qui conduit en Inde est capable de tout. J’ai jamais vu Julien autant s’énerver au volant qu’ici.

Il nous est arrivé de perdre notre sang froid parfois, avec les gens, les automobilistes aussi. Ce n’est pas ce qu’on recherche dans le voyage. Ceci est personnel bien sûr, et nous n’avons vu qu’une petite partie du nord de l’Inde.

Ce que je relate dans cet article n’est pas la découverte d’un pays, mais les rencontres et le temps passé avec d’autres voyageurs. Notre seule vraie halte aura été Manali. Enfin, il faut quand même dire que par 45 degrés, le champs d’action est franchement réduit!

On ponctue ce passage ici par une petite pépite. Il y a un an environ, on publiait cette photo:

On avait rencontré une bande de joyeux loustics en Grèce, qui avait le même itinéraire que nous. C’était les premiers voyageurs au long cours que nous rencontrions, avec le (presque) même itinéraire.

On s’est perdus de vue, et puis retrouvés. Ils étaient 4 à 2 camions la première fois, cette fois ils sont 7 à 5 camions. Les « unexpected frequencies » sont bourrés de gentillesse et de bonnes ondes.

Et les retrouvailles sont effervescentes!

Les garçons ne se privent pas d’aller visiter les camions, Pablo qui avait déjà été conquis par le poids lourds de Yolaine, en tombe carrément amoureux cette fois.

L’ambiance est cool et détendue, et puis on a des tas de choses à se raconter sur nos péripéties personnelles!

On s’était séparé aux portes de la Turquie, cette fois nous passerons ensemble la frontière du Pakistan.

Nous sommes donc actuellement au Pakistan, pays qui nous avait ravi à l’aller, et que nous étions excités de découvrir. Presque 2 semaines passées ici et déjà tellement de choses à dire! A bientôt pour tout vous raconter! Bisous!

Cap décisif

Nous avons fait un bon choix en optant pour la montagne! Nous avons passé une bonne semaine nature, sur de bons spots, en faisant de jolies rencontres parfois très étonnantes.

Nous sommes d’abord partis à Nagarkot, à l’Est de Katmandou. C’est le seul endroit de la vallée où on peut voir la chaîne de l’Everest, et aussi le plus haut, à plus de 2000m d’altitude.

Ca reste assez près de Katmandou, au cas où on avait des soucis avec Polo, on pouvait le ramener à l’hôpital rapidement.

Ça nous a rappelé à quel point nous sommes attachés à ce genre de petits coins nature. Autant pour les enfants, qui ont repris leur liberté, que pour nous. Ils ont sorti les camions de la soute et se sont défoulés pendant 3 jours.

Les températures étaient bien, chaudes le jour mais fraîches la nuit. On y repense avec envie, vous verrez plus tard que nos conditions météo ont largement évoluées!

On profite des paysages et des balades alentours. Mais nous n’avons jamais pu voir les montagnes malgré nos réveils très matinaux (5h30, juste pour voir ce spectacle).

On rencontre un espagnol en sac a dos à qui nous prêtons notre tente pour la nuit, et on passe ensemble une soirée inattendue dans notre petit chalet resto voisin en compagnie de sherpas assoiffés. Ils boivent, fument, chantent et dansent dans la bonne humeur. L’occasion pour nous de fêter la naissance d’Emilio, filleul de Ju!

Le temps s’écoule paisiblement.

Et nous prenons la fuite quand le week-end arrive. Un week-end ici signifie une arrivée massive de Népalais! Basta la tranquillité.

Nous ne sommes pas rassasiés de montagne, alors on roule à jusqu’à Dhulikhel, réputé pour son point de vue sur les montagnes enneigées des Annapurna, Langtang, Choba Bhamre, Gaurishanker et number Karyolung à environ 1500m d’altitude.

Encore un spot de ouf, de grands espaces, une vue sur la vallée, de petits boui boui pour manger aux alentours, et de balades que nous rechignons à faire. Il commence à faire chaud et on flemmarde. C’est une période de réflexion (encore). Où allons nous , où en est notre budget. On y pense depuis Katmandou déjà.

Et si on se pose la question, c’est qu’on a de bonnes raisons. La suite de notre itinéraire comporte des embûches, notamment la traversée de la Birmanie. Comme dans de plus en plus de pays, on ne va pas en Birmanie comme on veut. Ça se fait escorté d’un guide accrédité par le gouvernement obligatoirement. Le planning est millimétré, et la somme demandée exorbitante (cela dépend du budget de chacun bien entendu). Nous nous sommes inscrits sur une liste d’attente pour passer en groupe, certaines agences le proposent et plus le nombre de véhicules est important, plus le prix réduit.

Le prix final nous concernant est de…roulements de tambours!!!!!1900 euros en groupe pour une traversée en 5 jours. Effarant. Sans compter qu’il nous faut assumer ensuite la Thaïlande et revenir, donc recommencer l’opération. Bon, ils sont sympa à l’agence et nous font un prix pour le retour, 1500 euros. Coût total de l’opération 3400 euros. On éclate de rire, mais on rit jaune. Il est bien sûr possible de ratisser toutes les agences du coin pour des devis mais faut pas rêver, même si on trouve un meilleur prix, ça restera dans ces eaux là et ce sera toujours trop cher.

Notre budget devient serré, on abandonne la Thaïlande mais on cherche un plan B. On se renseigne pour visiter le Tibet: Interdiction d’entrer avec son propre véhicule.

On pense alors à retourner au Pakistan, monter dans le nord, traverser la Chine en 4 jours, arriver au Kirghizistan puis traverser tous les pays en « Stan » pour rejoindre l’Iran par le nord. La difficulté de cet itinéraire, c’est la Chine, dont les contraintes sont les mêmes que la Birmanie. Nous devons le faire escortés d’un guide et ce n’est pas gratuit. Néanmoins ce programme nous plait, et comme il ne nécessite qu’une traversée, on se lance dans les recherches. Il y a effectivement des passages en groupe dans les dates qui nous intéressent. On est vraiment motivés. On calcule et recalcule le budget, pour finalement reculer juste avant la signature. 1800 euros. C’est ce qu’on a trouvé de moins cher mais ca reste trop (surtout pour 4 jours) Nous rentrerons la ceinture trop serrée. On ne pourra plus rien se permettre, c’est trop dommage de voyager frustré.

Notre décision est prise, on fait demi tour et on empreinte la même route. Nous avons le cœur lourd, mais ce n’est pas la fin du monde. Le voyage est loin d’être fini, nous avons encore de temps, beaucoup de choses à découvrir ainsi que de gens à rencontrer!

Nous en avons la preuve quelques jours plus tard lorsque notre route croise celle de Gaétane par le plus grand des hasards. Perdus dans nos montagnes, à la table d’un restaurant désert, elle arrive seule, à la tombée de la nuit. Elle est française! Habite à côté de chez nous en Isère (mais vit au Maroc pour son boulot)! Est née à Landerneau! (Ville de Ju)… et est une pote de nos maraîchers préférés voisins, les Flam’ en Vert… C’est fou toutes ces coïncidences! On se raconte un peu nos vies, et nous revoyons le lendemain pour nous dire aurevoir. Une rencontre marquante et la promesse de se revoir en France.

Il est temps pour nous de reprendre la route. Tout ce temps ici (et toujours pas un brin de montagne en vue!) nous donne envie d’en voir plus… On décide de se rapprocher de l’Everest, un peu plus à l’Est. On emprunte la route de Jiri, dernier stop avant l’ascension de la bête. On a juste envie d’être baigné dans l’ambiance.

Mais on se prend une douche froide. Polo ne peut pas monter là haut à cause de l’état des routes. Nous ne sommes pas vraiment étonnés. Tant pis, on se balade un peu dans le coin sans s’aventurer plus loin.

C’est à ce moment là que nous avons fait le demi tour. Et ça ne nous a pas laissé sans émotion.

Heureusement le lendemain nous faisons la rencontre d’Anaelle! Vous savez où ? Dans une fromagerie Népalaise, HIMALAYAN FRENCH CHEESE! On a rempli le frigo de Munster, Saint Marcellin, Camembert et différentes tomes…

De quoi redonner le moral. Anaelle, française, donne un coup de main à la fromagerie, montée par un français. Elle nous fait l’honneur de nous la faire visiter. On bave devant autant de fromage! Le frigo n’est pas resté plein très longtemps, vous vous en doutez! On recroisera peut-être Anaelle dans le Nord de l’Inde!Et ce sera avec plaisir puisque qu’elle reprend la route dans un mois et pour la même destination que nous.

Nous mettons le cap sur Pokhara, il est bon de rester vers le Nord, c’est à dire le frais car les températures montent sensiblement. Et sur la route nous repassons par des endroits déjà connus!

Entre nos 2 passages, les litchis ont poussé, on s’en régale, surtout Gaël.

Et puis juste avant d’arriver à Pokhara, nous trouvons un petit coin de paradis. Petite rivière, champs de riz, et grands espaces.

C’est superbe, des groupes de femmes et d’hommes travaillent dans les champs, d’autres surveillent leurs bêtes. Les paysages sont magnifiques, tout est très coloré.

C’est pas magnifique? On se plaît bien. Il fait très très chaud, on passe nos journées à patauger dans l’eau! On lézarde, c’est devenu un peu notre routine.

Au lendemain de notre arrivée un véhicule étrange déboule. Un 4×4, panneau solaire et tente de toit. Je crie à Ju: « Des voyageurs!!! » Depuis Dubaï, nous n’avons rencontré aucun voyageurs à roulettes! Ce sont David et Sylvia, Italiens, qui reviennent en Italie par la route après avoir habité 5 ans en Australie. On est content de cette visite. Ils sont venus exprès à notre rencontre après avoir aperçu le camping-car depuis la route.

Encore beaucoup de monde à rencontrer, c’est bien ce qu’on s’était dit!

Nous restons ensemble dans notre paradis puis partons le même jour sur Pokhara. On a repéré des sources d’eau chaude en partant dans la montagne au nord de la ville. Renseignements pris, il faut payer 100 euros pour pouvoir emprunter cette route. (Route de Jomsom et Muktinah qui donne accès à de superbes treks).

Outre le prix d’entrée, la mousson arrive tranquillement. Il fait une chaleur accablante la journée, qui tourne généralement en gros orages le soir. Ce qui veut dire que l’état des pistes en montagne risque de ne pas être des plus praticables pour Polo. Conclusion, nous renonçons! Encore!!! Décidément c’est un peu la période des choix difficiles et frustrants!

(Tala!!! Et voici Sylvia et David au campement de Pokhara)

Bon allez, c’est pas grave! Nous avons un rendez-vous qui nous attend, et pas n’importe lequel. Nous revenons à Bardia, chez nos amis Kiran et Pooja.

C’est également la destination de Sylvia et David, que nous retrouvons régulièrement le long de la route.

Bivouac près d’un temple!

Pause en cours de route:

Passage du pont à crocodile!

Quelques kilomètres avant Bardia, nous perdons le porte vélo sur la piste. David nous fait de grands appels de phares. On attache ça un peu à l’arrache à l’aide de cordes, on aura des réparations à faire!

Et quand nous arrivons enfin là bas après 3 jours de routes, les retrouvailles sont chaleureuses.

Tout autant que les températures qui grimpent à plus de 40 degrés! Et la nuit, on ne vous en parle pas, c’est un cauchemar.

On se traîne difficilement la journée, souffrant de la chaleur 24h/24! Lever un bras revient à perdre 1l d’eau. Les enfants ont l’air de supporter, je ne sais pas où il trouve toute cette énergie pour jouer toute la journée, surtout qu’ils ne touchent pas trop à leurs assiettes. Nous les adultes, on sue, on souffre.

Avoir chaud le jour c’est quelque chose, mais quand ça ne redescend pas la nuit! On réorganise Polo, on change les places de couchage. Les enfants prennent notre chambre, et ont obligatoirement le ventilateur de Polo installé à notre premier passage tandis que papa et maman, eux, transforment la table à manger en lit. La capucine est un four. Avec Ju , nous n’arrivons à dormir que lorsque nous avons le ventilateur que Kiran nous autorise à prendre dans une des chambres (quand elle est libre.)

Hormis ce détail éprouvant, Bardia est toujours aussi beau et enchanteur. On s’y sent à l’aise, comme chez mémé! Kiran et Pooja font tout pour ça. Pablo retrouve son copain Raoul, ils jouent énormément ensemble.

Et Gaël retrouve sa copine la voisine, Alicia.